Prévenir le déclin des performances physiques des personnes âgées fragilisées par la prescription d’activité physique en clinique externe : l’outil PACE

Ruiz, Fabien Jean Manuel (2024). « Prévenir le déclin des performances physiques des personnes âgées fragilisées par la prescription d’activité physique en clinique externe : l’outil PACE » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en biologie.

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Résumé

L’activité physique (AP) est reconnue comme un moyen efficace pour retarder les processus liés au vieillissement qui accélèrent les pertes de capacités fonctionnelles et la dépendance physique. Cependant, son intégration en tant que prescription dans les soins de santé gériatriques est peu courante en raison du manque de solutions pragmatiques. Pour répondre à cette lacune, l’outil PACE (Promouvoir l’Autonomie par l’exerciCE) a été développé en collaboration avec des chercheurs en activité physique et/ou vieillissement, des kinésiologues et des médecins gériatres. PACE vise à prescrire un programme d’AP adaptée et de marche chez les patients âgés pré-fragiles et fragiles, avec un objectif minimum de 3 séances par semaine pendant 12 semaines. Deux arbres décisionnels ont été créés, l'un objectif (ODT) et l'autre subjectif (SDT), liés à 35 programmes d’AP adaptée, à réaliser sans supervision, à domicile et sans matériel spécifique. Les programmes PACE visent à améliorer l'équilibre, la mobilité et la fonction musculaire. Au cours de la consultation, le gériatre administre l'arbre décisionnel subjectif, générant ainsi une prescription d'exercice. Ensuite, le patient bénéficie d'une séance avec le kinésiologue pour réaliser l'arbre décisionnel objectif et pour apprendre le programme d'activité physique prescrit. Des appels téléphoniques de suivi sont également prévus pour notamment évaluer l'adhérence et la sécurité du programme. La première étude (article 1) a montré que l’implantation de PACE était faisable au sein des cliniques externes de gériatrie, avec près de 88,2% des patients éligible qui ont accepté la prescription d'AP, et dont 50,0% qui ont terminé le programme de 12 semaines. En moyenne, les participants ont réalisé leur programme d'exercices 3,3 fois par semaine, et 65,2% des participants suivaient la prescription de marche quotidiennement. Les médecins ont qualifié l’implantation de l'outil PACE d’"acceptable" et "très pertinente", avec peu d'ajout de travail à leurs consultations. Aucun évènement néfaste n’a été rapporté par les patients durant leur pratique. L'utilisabilité de l'outil PACE a été qualifiée d’« acceptable » par les participants et les médecins d’après le SUS (respectivement 70,8 % et 69,4%). Après cette phase, le processus de cocréation s’est poursuivi avec la révision de l’outil PACE pour être optimisé pour la phase de déploiement. À l’issue de cette révision, la deuxième étude (article 2) s’est attelée à valider les 2 arbres décisionnels. Cette étude a montré une validité interne avec notamment une bonne cohérence interne pour la SDT (alpha de Cronbach : 0,74-0,86) et pour l'ODT (α=0,75). La validité concourante a été démontrée avec des corrélations significatives du SDT avec les indices de fragilité et sarcopénie (SARC-F : r=0,90 ; FiND : r=-0,62 ; FRAIL : r=-0,64), et des mesures objectives de la capacité fonctionnelle (SPPB : r=0,72 ; TUG : r=0,66 ; vitesse de marche : r=0,67). L'ODT a également montré des corrélations significatives avec des tests fonctionnels de référence (SPPB : r=0,88 ; TUG : r=0,65 ; vitesse de marche : r=0,72). Malgré des corrélations significatives modérées à fortes entre les scores et les prescriptions des deux arbres décisionnels (r de Pearson : 0,48-0,68), leur concordance était limitée (kappa= 0,08 - 0,41). Des sous-analyses ont révélé de meilleures corrélations et concordances lorsque l'aidant était impliqué dans les réponses au SDT, notamment s’il vivait avec le patient. Finalement, ces deux outils semblent indépendamment satisfaisants pour évaluer les performances physiques et/ou le profil de mobilité, et prescrire un programme d'AP spécifique et adapté aux patients gériatriques. Enfin, une exploration de l'effet dose-réponse des prescriptions PACE sur les performances physiques chez les patients en cliniques externes de gériatrie (article 3) a été menée. Les résultats ont montré qu'un volume hebdomadaire d’exercices PACE de 119 à 165 minutes, selon l'âge, induisait un changement cliniquement significatif dans la vitesse de marche (+0.1m/sec), et que 145 minutes par semaine permettait une amélioration clinique du score au Short Physical Performance Battery (+1 point/12). En conclusion, l’outil PACE semble être un outil idéal et adapté pour introduire la prescription d’AP au sein des cliniques externes de gériatrie et pour induire le maintien des performances physiques avec un volume de pratique cible. De plus, l’intégration d’experts en activité physique comme les kinésiologues dans le parcours de soin gériatrique permettra de garantir la pérennité de l’outil et le sentiment de sécurité vis-à-vis de la prescription d’AP. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Activité physique adaptée, Fragilité, Mobilité, Soin, Gériatrie.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Aubertin-Leheudre, Mylène
Mots-clés ou Sujets: Condition physique des personnes âgées / Activité physique / Exercices pour personnes âgées / Activité motrice chez la personne âgée / Personnes âgées fragiles / Soins
Unité d'appartenance: Faculté des sciences > Département des sciences biologiques
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 18 déc. 2024 14:01
Dernière modification: 18 déc. 2024 14:01
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18368

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