Terriault, Patrick
(2023).
« Étude de l'efficacité de la classe inversée par rapport à la classe traditionnelle dans un cours universitaire en ingénierie » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en éducation.
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Résumé
Depuis quelques années, la classe inversée gagne sans cesse en popularité dans l’enseignement supérieur et le domaine de l’ingénierie n’y fait pas exception. Des méta-analyses tirées de la littérature scientifique montrent que les étudiants en ingénierie obtiennent généralement de meilleurs résultats académiques lorsqu’ils sont exposés à une classe inversée comparativement à une classe traditionnelle. Ce constat peut s’expliquer en partie par des considérations tirées de la théorie de la charge cognitive de Sweller et de la théorie de l’autodétermination de Ryan et Deci, notamment en ce qui a trait au rythme d’apprentissage personnalisé et aux liens sociaux développés dans une classe inversée. Cependant, la méthodologie employée dans plusieurs études rapportées dans la littérature scientifique soulève des doutes en ce qui a trait à la validité des résultats obtenus. Par exemple, certaines études comparent les résultats académiques d’étudiants ayant suivi des cours à des sessions différentes ou ayant été mesurés avec des outils d’évaluations différents entre les groupes. Dans le but d’alimenter la littérature scientifique de données probantes sur cette question, une étude a été réalisée à l’École de technologie supérieure, une université située à Montréal qui forme essentiellement des ingénieurs. L’étude en question a été réalisée auprès de deux groupes d’étudiants qui ont suivi un cours obligatoire du programme de génie mécanique offert à la session d’automne 2021. Les évaluations, le matériel pédagogique et le personnel enseignant ont été les mêmes pour les deux groupes et la seule différence fut la stratégie pédagogique : classe inversée pour un groupe et classe traditionnelle pour l’autre. Le projet, approuvé par deux comités d’éthique de la recherche, a permis de recruter une quarantaine de participants à partir desquels diverses données ont été collectées : moyenne cumulative, note octroyée à chaque évaluation, temps consacré aux études et perception à l’égard de certains aspects comme l’autonomie, le sentiment de compétence et la force des liens sociaux développés avec les collègues. Les notes aux différentes évaluations ont été combinées au temps consacré aux études pour calculer un indice d’efficacité. Cet indice permet de quantifier si une classe (inversée ou traditionnelle) permet aux étudiants d’être plus efficaces que l’autre, auquel cas les étudiants obtiendraient de meilleurs résultats académiques en consacrant un temps d’étude similaire. Une fois toutes les données collectées, des analyses statistiques ont été menées en utilisant diverses techniques comme des tests t, des corrélations linéaires et des analyses de variances afin de détecter si des différences statistiquement significatives existent entre les données issues des deux classes. Les résultats obtenus ne montrent aucune différence significative entre les performances académiques des étudiants des deux groupes, que ce soit de manière globale ou spécifique en fonction des niveaux de la taxonomie de Bloom mobilisés pour les différentes évaluations. La charge de travail ainsi que l’indice d’efficacité sont également statistiquement similaires entre les étudiants des deux groupes. Enfin, les résultats d’un sondage semblent indiquer que les étudiants se sont sentis plus compétents à la suite d’une séance de cours en classe traditionnelle, mais ceux de la classe inversée affirment avoir développé des liens sociaux plus forts avec leurs camarades de classe. La présente étude ne permet pas de conclure qu’une stratégie pédagogique (classe inversée ou traditionnelle) est supérieure à l’autre pour le cours retenu pour la réalisation du présent projet de recherche. Cependant, il serait souhaitable de refaire une telle étude en faisant participer plus d’étudiants afin d’augmenter la puissance des tests statistiques. Il est également important de souligner que le contexte pandémique a possiblement affecté négativement les bienfaits potentiels de la classe inversée en devant oeuvrer avec des contraintes de distanciation physique liées au retour en présentiel.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : classe inversée, classe traditionnelle, efficacité, temps consacré aux études, résultats académiques, théorie de la charge cognitive, théorie de l’autodétermination
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Kozanitis, Anastassis |
Mots-clés ou Sujets: |
Classes inversées / Efficacité personnelle / Rendement scolaire / Charge cognitive / Ingénierie / Étude et enseignement (Supérieur) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences de l'éducation |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
18 déc. 2024 14:39 |
Dernière modification: |
18 déc. 2024 14:39 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18353 |