Lemieux, Nicolas
(2024).
« La précarité comme effet et comme fonction du mode de production capitaliste : une analyse critique de la théorie canadienne de l'emploi précaire » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Selon les indicateurs macroéconomiques conventionnels, les économies canadienne et québécoise ont rapidement récupéré une croissance raisonnable après la dernière crise du néolibéralisme, en 2008. Pourtant, lorsqu’on se penche sur l’expérience des travailleur·euses, les dommages et l’inégalité provoqués par les crises de ce genre persistent et semblent s’empirer. À ce sujet, la littérature canadienne est catégorique : la relation de travail néolibérale est précaire. Parmi les recherches canadiennes les plus influentes sur l’emploi précaire, celles dirigées par Wayne Lewchuk et Leah Vosko proposent un cadre d’analyse sophistiqué afin de notamment d’amender les modèles théoriques utilisés par les institutions de règlementation du marché du travail. L’objectif du présent mémoire est d’interroger ce que nous nommons le paradigme de l’emploi précaire canadien, afin de déterminer si ses propositions théoriques arrivent à expliquer adéquatement la persistance des inégalités et des conditions de travail précaire dans le contexte de la forme néolibérale du mode de production capitaliste. Lewchuk, Vosko et leurs collègues élaborent une cartographie détaillée de la précarité d’emploi, ses différents facteurs, indicateurs et les effets qu’elle a sur les individus, selon leurs localisations sociales. Les auteur•es appartenant à ce paradigme soulèvent aussi la persistance d’importantes inégalités de genre et de « race », au sein du marché du travail canadien. En dernière analyse, les tenant•es de la théorie de l’emploi précaire attribuent la reproduction de ces inégalités et la persistance de la précarité à l’histoire de la régulation de l’emploi standard canadien ; la standard employment relationship (SER). Selon nous, la théorie de l’emploi précaire n’arrive pas à expliquer la reproduction de la précarité de l’emploi de manière systématique. Nous nous appuyons notamment sur la théorie des impératifs capitalistes de compétition et d’accumulation de Howard Botwinick pour montrer les logiques profondes qui sous-tendent les variations institutionnelles et qui participent à la reproduction systématique des inégalités sur le marché du travail.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Emploi précaire ; marché du travail ; sociologie du travail ; capitalisme ; néolibéralisme ; inégalités.
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