Vivre après une expérience de mort imminente : approche herméneutique du retour au quotidien et de ses enjeux

Morier, Jonathan (2023). « Vivre après une expérience de mort imminente : approche herméneutique du retour au quotidien et de ses enjeux » Thèse. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Cette recherche porte sur le vécu quotidien de personnes ayant eu une ou plusieurs expérience(s) de mort imminente (EMI). Bien que des études cliniques, académiques et scientifiques témoignent du fait que les EMI enclenchent de profondes transformations psychiques (Greyson, 2022), une importante part des recherches conduites et financées à ce sujet visent principalement à statuer sur les causes physiologiques du phénomène (Blanke et al., 2004 ; Thonnard et al., 2008 ; Martial et al., 2019). Loin de nier le bien-fondé de ces travaux, nous constatons néanmoins que cet état des lieux contribue peu au développement d’une meilleure compréhension des enjeux psychiques quotidiens chez les personnes touchées par une ou plusieurs EMI. Justifiant la pertinence de notre étude, un nombre toujours croissant d’EMI surviennent de par le monde, semblant proportionnelles aux avancées médicales des dernières années. Pour preuve, maint·e·s chercheur·euse·s ont mesuré qu’une EMI surviendrait chez 6 % à 23 % des survivant·e·s d’arrêt cardiorespiratoire au cours d’études transversales et/ou longitudinales (van Lommel et al., 2001 ; Parnia et al., 2001 ; Schwaninger et al., 2002 ; Greyson, 2003 ; Klemenc-Ketis, 2013). Nonobstant la prégnance de cet événement hors du commun, beaucoup d’expérienceur·e·s – nom consacré aux gens affectés par une ou plusieurs EMI (Rabeyron, 2020) – n’en parlent tout simplement pas, à défaut de savoir vers quel·le·s professionnel·le·s ou quel·le·s proches se tourner (Barnérias, 2022). À plus forte raison, le retour au quotidien des expérienceur·e·s ayant vécu une EMI négative – qui composeraient de 17 % à 18% de cette population (Rommer, 2000 ; Bush, 2006) – n’en est pas moins exigeant (Bush, 2012). De grandes difficultés à réintégrer le quotidien sont donc à même de frapper l’ensemble des expérienceur·e·s, capables d’instiguer un fort effet de décalage entre eux·elles et leur entourage (Noyes et al., 2009). Dans cette mouvance sont néanmoins rares les écrits consacrés aux subtilités psychiques pouvant se (re)jouer dans le cadre de l’intégration quotidienne d’une ou plusieurs EMI, exception faite de quelques stimulantes études (Lang et al., 2020). Le foisonnement des témoignages bruts sur le site de la Near-Death Experience Research Foundation (NDERF) – où sont recueillis plus de 5000 récits d’EMI ayant volontairement été partagés sous le couvert de l’anonymat (Long et Long, 2022) – ne ment pas : un besoin express de mettre en mots les incidences complexes d’une ou plusieurs EMI traverse une multitude d’expérienceur·e·s. Comment interpréter et entendre avec justesse ce besoin spécifique, dans un cadre clinique par exemple ? Notre recherche vise en ce sens à mieux comprendre le vécu quotidien de personnes ayant eu une ou plusieurs EMI. Une démarche de recherche herméneutique a été préconisée dans ce but, elle qui, par définition, s’attarde à « tout ce qui n’est plus dans une relation immédiate à son propre monde et qui ne s’exprime plus en lui et à lui… devenu étranger à son sens originel et dépend[ant] d[‘un] esprit de découverte et de médiation » (Gadamer, 1996, p. 184). Guidée par cette ligne de conduite, la présente étude nous aura permis de réaliser une série de trois entretiens de recherche auprès de quatre expérienceures. L’interprétation de leurs récits met en lumière des changements dans leur quotidien post-EMI, relatifs à la question de la vérité, au rapport au temps, au sens accordé à la rencontre, à la réadaptation au corps, aux difficultés reliées au langage et à leur manière de créer. Enfin, des remaniements profonds de la conscience d’être au monde des expérienceur·e·s se dévoilent également dans cette recherche, interreliés, entre autres, aux notions de « désaide initial » et d’« être-un avec le Tout » (Freud, 2000). _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : expérience de mort imminente, sens, existence, quotidien, intégration, herméneutique

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Vinit, Florence
Mots-clés ou Sujets: Expériences de mort imminente / Sens / Quotidien / Souffrance / Expérience
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 01 mai 2024 09:48
Dernière modification: 01 mai 2024 09:48
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17669

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