Ouellette-Courtemanche, Yannick
(2023).
« L’usage des textes : penser la lecture et l’interprétation littéraires avec Giorgio Agamben » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Ce mémoire vise à relever l’émergence en France d’un nouveau paradigme interprétatif dans les études littéraires, centré sur l’usage des textes, en mobilisant la philosophie de l’usage de Giorgio Agamben. Le premier des trois chapitres entend montrer la convergence théorique entre Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi des études littéraires ? (2007) d’Yves Citton, Façons de lire, manières d’être (2011) et Styles. Critique de nos formes de vie (2015) de Marielle Macé, En proie aux mots. Action et affection littéraires (2012) de Philippe Jousset et Explore. Investigations littéraires (2017). Selon ces approches centrées sur l’usage, nos pratiques de lecture et d’interprétation de la littérature sont inséparables de nos formes de vie et de nos modes d’existence, qu’elles contribuent à définir et à transformer en retour. Plus essentiellement, cette convergence prend la forme d’une commune description de l’expérience littéraire en tant qu’expérience co-relationnelle d’actualisation entre la forme de vie du lecteur et la virtualité du texte par l’entremise de capacités habituelles déployées pour l’interprétation. Un tel rapport aux textes est un rapport d’usage. Afin de justifier que cette approche de l’expérience littéraire soit un usage des textes, le deuxième chapitre cherche à exposer, contre la compréhension instrumentale de l’usage selon laquelle celui-ci est l’activité d’un sujet qui emploie un objet indépendant, que l’usage est un rapport d’immanence réciproque entre le sujet-lecteur et l’objet texte où ceux-ci coïncident dans le rapport de compréhension. Ce chapitre mobilise la théorie de l’usage que développe Giorgio Agamben dans L’usage des corps (2014) afin de soutenir que l’usage pur, dont dépend l’usage instrumental, est un rapport co-relationnel des corps, dont les propriétés sont déterminées dans leur rencontre. Le dernier chapitre analyse la manière dont Agamben fait usage des textes littéraires dans ses essais Bartleby ou la création (1993), « K. » (2009) et Autoportrait dans l’atelier (2017) afin de confronter ce qu’il fait des textes par rapport à ce qu’il affirme de l’usage. Il s’agit de s’intéresser non à ce qu’Agamben dit des textes, mais à comment il les lit et les mobilise pour sa vie. En ce sens, il s’agit de reconstituer non pas la poétique de l’écriture d’Agamben, mais sa poétique de la lecture. Ce dernier chapitre montre enfin que l’usage des textes est une activité difficile, qui tend à sombrer dans la contradiction performative entre ce que suppose la méthode de l’usage — l’ouverture continuelle à de nouveaux usages — et l’actualisation d’un texte pour un usage précis.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : usage, lecture, littérature, interprétation, com-préhension, actualisation, Giorgio Agamben, Yves Citton, Florent Coste, Philippe Jousset, Marielle Macé, co-relation, forme de vie, virtualité, capacité habituelle, ontologie relationnelle, poétique de la lecture
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Hamel, Jean-François |
Mots-clés ou Sujets: |
Lecture / Usage / Littérature / Interprétation / Compréhension / Giorgio Agamben |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
30 avr. 2024 08:19 |
Dernière modification: |
30 avr. 2024 08:19 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17665 |