Cabot, Andrée Sophie
(2024).
« Tresser les voix, tresser le temps : une performance de marche sur le littoral gaspésien comme action sympoïétique » Thèse.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.
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Résumé
Tresser les voix, tresser le temps est une oeuvre de marche artistique au long cours fondée sur la performance, l’oeuvre processuelle et l’art action. Cette recherche-création consistait à vivre une marche de 300 kilomètres en 28 jours (du 15 septembre au 15 octobre 2019), le long du littoral du golfe du Saint-Laurent, en Gaspésie, pendant laquelle étaient récoltés des récits spontanés auprès de passants.es. La présente recherche-création vise à comprendre l’expérience in situ (le vécu) ainsi que le cheminement instauré par l’artiste pour partager cette oeuvre processuelle avec un public élargi. Les performances de marche donnent lieu à une ou des créations qui peuvent se multiplier en plusieurs itérations. La performance Tresser les voix, tresser le temps a, quant à elle, évoluée vers la manoeuvre Promenades à Verdun réalisée sur le littoral de l’Île de Montréal, en 2020 et 2021. Par la suite s’est ajouté au corpus un récit de pratique et un site internet regroupant une partie des récits gaspésiens. La pratique de la marche est bien connue en littérature du voyage, où l’artiste fait souvent état du vécu de sa trajectoire. Dans les autres disciplines, comme les arts visuels et la danse, l’expérience même de l’artiste, son vécu pendant la performance, est moins connu puisqu’il est moins explicite, voire parfois négligé. Les performances de marche se traduisent par des créations diversifiées : photographies, dessins, chorégraphie, etc. L’approche heuristique de Craig, les méthodologies de la marche (walking methodologies du Walking Lab) et l’autoethnographie ont guidé cette recherche-création afin d’être au plus près de l’expérience du corps de l’artiste qui marche (corporéité) et des expériences de rencontres avec les Gaspésiens.nes. L’art action a notamment pour assise de créer du liant social par des situations improbables proposées par l’artiste. Ainsi, la récolte des récits suscitait des moments intenses, réflexifs entre l’artiste et les Gaspésiens.nes, d’où ont surgi trois thèmes : le territoire, l’histoire et les liens invisibles à l’ensemble du vivant. La thèse, dans son ensemble, réfléchit les mouvements entre l’expérience vécue par l’artiste en performance (corporéité, transcorporéité, transmatérialité) et la théorie de l’art actuel (art action, art in situ, oeuvre processuelle, l’archive comme oeuvre, l’artification), tout en convoquant des concepts issus d’autres disciplines comme la géographie (présentification), la biologie (sympoïèse) et l’étude de la spiritualité (quête de vision). L’analyse par l’écriture se conclut ici par six constats concernant les principaux éléments que l’on pourrait reconnaître d’une marche artistique au long cours. Premier constat : la poièsis de la marche artistique se déploie dans l’espace, le temps et par plusieurs itérations. Le deuxième constat consiste à souligner la place du rituel dans ma marche artistique. Troisième constat : la marche pour relier des éléments du monde. Nous avons tendances à demeurer dans les mêmes réseaux de personnes, nous fréquentons les mêmes lieux. La marche crée de l’imprévu et de nouveaux liens. Quatrième constat : faire oeuvre avec la transcorporéité, la transmatérialité et la présentification ; j’ai cherché à partager cette superposition des temporalités de l’histoire et des visions du monde des Gaspésiens.nes. Ce qui s’est concrétisé par la manoeuvre Promenades à Verdun. Cinquième constat : les créations en art actuel qui ne mettent pas à l’avant-plan des énoncés politiques peuvent tout de même avoir une grande valeur politique, par leur dissension à une norme sociale implicite. Le sixième et dernier constat : la marche comme oeuvre processuelle est une forme adaptée aux réalités du champ de l’art contemporain. Les artistes ont sans cesse besoin de se renouveller, de trouver des avenues de monstration de leurs créations. Le modèle de la marche
artistique s’adapte à d’autres formes ou intentions artistiques. Au final, cette recherche-création est un appel à enrichir notre relation intime avec l’autre et l’environnement, et par là même, aux enseignements de la nature et de nos liens, individuels et collectifs, à nos racines et à ce qui se transforme.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : marche artistique, oeuvre processuelle, art action, manoeuvre, corporéité, transcorporéité, sympoïèse, corps archive, Gaspésie, in situ, récit, walking methodologies, errance, mémoire
et thèse
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Martin, Andrée |
Mots-clés ou Sujets: |
Art de performance / Art processuel / Marche dans l'art / Gaspésie dans l'art / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études et pratique des arts |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
16 avr. 2024 14:44 |
Dernière modification: |
16 avr. 2024 14:44 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17624 |