Ferreira de Faria, Aline
(2024).
« La construction de l'expérience de l'anxiété à travers les récits en ligne pendant la pandémie de la Covid-19 au Brésil » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en communication.
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Résumé
Le partage des expériences de santé dans les espaces d’échange en ligne est une pratique bien documentée dans la littérature. En 2018, nous avons réalisé une observation exploratoire de groupes Facebook sur l’anxiété, qui a révélé l’importance des pratiques de mise en récit de soi dans ces espaces. La mise en récit participe du processus de reconstruction symbolique de soi et du monde après l’expérience de maladie, les récits constituant une forme de médiation du soi. Cependant, les récits déployés en ligne présentent souvent des formats particuliers car ils se construisent dans des contextes communicationnels dans lesquels les interactions jouent un rôle majeur. L’approche des « Small Stories » propose un outil pour analyser le micro-processus de construction des histoires à travers la dynamique de négociation de sens entre celui.celle qui raconte et ses interlocuteur.rice.s. Nous adoptons cette perspective d’études afin de cerner les significations de l’anxiété qui émergent dans les récits coconstruits en ligne, pendant la pandémie de covid-19, par les participant.e.s d’un groupe Facebook brésilien consacré à l’anxiété. L’objectif de notre étude est de comprendre comment les récits en ligne participent à la construction des significations de l’anxiété́ liée à la pandémie. Plus précisément, nous répondons aux questions suivantes : 1- Comment les participant.e.s des espaces d’échange en ligne coconstruisent-ils.elles le sens de l’anxiété dans les récits livrés pendant la pandémie? 2- Comment l’articulation collective de la notion d’anxiété participe-t-elle à la construction identitaire des participant.e.s? 3- Quelle est la relation entre la construction de soi et la construction de l’anxiété dans les récits en ligne livrés pendant la pandémie? 4- Comment le sens de l’anxiété associée à la pandémie s’articule-t-il au sens vécu de l’anxiété de façon générale? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une ethnographie du groupe Facebook étudié entre décembre 2020 et juin 2021. Au cours de cette période, nous avons collecté 541 publications liées à la pandémie de façon directe ou indirecte. Ces publications collectées se divisent en 4 catégories, selon la nature de la relation entre le contexte pandémique et le récit : 1) la pandémie comme objet central du récit ; 2) la pandémie comme élément de contexte du récit ; 3) la pandémie comme prétexte humoristique dans le récit ; 4) la pandémie comme source de mobilisation. Nous avons procédé à l’analyse fine d’un sous corpus de publications sélectionnées dans la première catégorie (la pandémie comme objet central du récit), selon la perspective théorique des Small Stories. L’analyse de ce corpus montre que les modalités de « prise de position narrative » (« Narrative stancetaking ») et d’annonce de « dernières nouvelles » (« Breaking news ») dominent dans la pratique de mise en récit de l’anxiété dans cet espace en ligne. Ces deux modalités mettent en évidence la possibilité de développement de courtes histoires dans les commentaires et l’importance du présent et du passé récent dans les récits livrés en ligne. Par ailleurs, la prise de position narrative et les dernières nouvelles prennent des formes spécifiques dans ce groupe, selon les affordances de la plateforme Facebook. L’analyse révèle également des liens entre l’anxiété et la pandémie, à savoir que l’anxiété peut être associée à la peur de la contamination ou de la maladie covid-19, constituer une conséquence de la covid-19 ou être, de manière plus diffuse, en lien avec le contexte pandémique (exposition aux nouvelles médiatiques, peur du vaccin, etc.). Plus particulièrement, les significations de l’anxiété se rapportent à l’idée selon laquelle l’environnement, le corps et l’anxiété en elle-même constituent des sources de danger. La relation entre l’anxiété et l’environnement est particulièrement intéressante pour porter un regard critique sur la notion de trauma associé à l’exposition aux nouvelles de la pandémie dans les médias. Quant à la construction identitaire, les participant.e.s des interactions adoptent souvent un « rôle non-agentif » tandis que l’anxiété est construite comme le sujet des actions. Cela positionne les participant.e.s plutôt comme des personnes affectées par les actions et les émotions. S’inscrivant dans un contexte socioculturel caractérisé par une « culture thérapeutique », les conseils donnés par les interlocuteur.rice.s montrent ainsi que le contrôle des émotions est considéré comme l’une des principales façons de gérer l’anxiété pendant la pandémie. Ce positionnement des participant.e.s est révélateur des tensions existant entre la représentation d’un soi contrôlé par l’anxiété et celle d’un soi qui doit prendre le contrôle de la situation.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Anxiété ; Pandémie ; Covid-19 ; Small stories ; Récit en ligne ; Facebook
| Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Thoër, Christine |
| Mots-clés ou Sujets: |
Anxiété / Pandémie de COVID-19, 2020- / Narration / Publications (Réseaux sociaux) / Facebook |
| Unité d'appartenance: |
Faculté de communication |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
16 avr. 2024 13:58 |
| Dernière modification: |
16 avr. 2024 13:58 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17623 |
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