Neurodivergence, intersectionnalité et injustice épistémique : perspectives de personnes TDAH et autistes

Claveau, Virginie (2024). « Neurodivergence, intersectionnalité et injustice épistémique : perspectives de personnes TDAH et autistes » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social.

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Résumé

Dans ce mémoire, nous avons cherché à identifier les principales perspectives et critiques formulées par des personnes neurodivergentes, autistes ou « ayant » un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) au sujet de la neuronormativité. Celle-ci se définit comme une série de règles, de préjugés et de pratiques normatives qui valorisent certains profils cognitifs dits neuro « typiques » en raison de leurs capacités ou de leurs choix d’adhérer aux normes cognitives et sensorielles, tout en stigmatisant celleux dont le profil cognitif « diverge » (Catala et Legault, s.d.). Pour ce faire, nous avons procédé à l’analyse de treize textes mettant en lumière les concepts d’intersectionnalité (Crenshaw), de stigmate (Goffman) et d’injustice épistémique (Fricker). Inspiré par le mouvement des personnes autistes, le concept de neurodiversité et le mouvement qui s’y rattache constituent, selon nos observations, une ressource herméneutique précieuse pour les neurominorités (Walker, 2021, p.28, notre traduction). Contrairement au modèle biomédical, qui tend à expliquer la stigmatisation des personnes TDAH et/ou autistes par nos/leurs déficits individuels, le concept de neurodiversité met l’accent sur l’exclusion en tant que phénomène socialement institué, au même titre que le racisme et le sexisme. En portant une attention particulière à l’imbrication du neurocapacitisme, du cis sexisme et du racisme, nous avons pu relever certaines tendances concernant les femmes, les personnes racisées et/ou queer neurodivergentes. Ielles sont généralement sous représentées dans les médias et les intérêts de recherches, ce qui contribue à limiter leur accès au diagnostic et aux ressources d’inclusion. En effet, les filles au Canada ont quatre fois moins de chance d’obtenir un diagnostic d’autisme (Public Health Agency of Canada, 2022) et deux fois moins de chance d’être diagnostiquées avec un TDAH que les garçons. Ceci explique à notre avis l’ambivalence des auteur·ices du corpus par rapport au diagnostic qui, bien qu’issu du modèle biomédical, représente l’occasion pour certain·es de mieux se comprendre ou d’obtenir des ressources (même si plusieurs d’entre elleux présentent leur neurodivergence en termes de différence plutôt que de déficit ou de trouble). Certaines problématiques récurrentes se détachent de leurs discours : le manque de ressources herméneutiques émancipatrices, les représentations négatives ou l’absence de représentations, les préjugés et leurs effets, le manque d’infrastructures et de ressources visant l’inclusion, la pression pour masquer. Nous nous sommes ainsi intéressée aux rôles du milieu de la recherche et de la pratique en travail social dans le maintien ou le démantèlement stratégique de la neuronormativité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : neurodiversité, intersectionnalité, justice épistémique, TDAH, Autisme, travail social, discrimination de genre, racisme, accès au diagnostic, masking, représentations sociales, neurodivergence, neuroqueer

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Mensah, Maria Nengeh
Mots-clés ou Sujets: Neurodiversité / Intersectionnalité / Justice épistémique / TDAH / Autisme / Travail social
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > École de travail social
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 14 févr. 2024 14:40
Dernière modification: 21 mai 2024 09:39
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17387

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