Le révisionnisme et le négationnisme dans les écrits publics d’Adrien Arcand (1945-1967) ou la deuxième vie d’un antisémite

Delarosbil, Simon (2023). « Le révisionnisme et le négationnisme dans les écrits publics d’Adrien Arcand (1945-1967) ou la deuxième vie d’un antisémite » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en histoire.

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Résumé

Adrien Arcand (1899-1967) a marqué le paysage idéologique du Québec et du Canada par sa doctrine antisémite, révisionniste, anticommuniste, fascisante et intégriste catholique qu’il véhicule à travers des journaux, des pamphlets et des organisations politiques. Emprisonné en juin 1940 par le gouvernement canadien pour ses positions antiguerres, il sort de cellule en juillet 1945. De nouveau un homme libre, il ne renie en rien son passé ; au contraire, il profite du contexte anticommuniste de l’après-guerre (Guerre froide / affaire Gouzenko) pour raviver le Parti de l’Unité nationale du Canada, dont il est le chef, et poursuivre la diffusion de ses idées extrémistes avec les mêmes méthodes que durant l’entre-deux-guerres. Ce mémoire révèle la manière dont s’articule, selon une perspective à la fois diachronique et synchronique, le révisionnisme / négationnisme dans les écrits publics d’Arcand après la guerre jusqu’à sa mort, soit de 1945 à 1967. Son entreprise de révision de l’histoire, amorcée dès 1929, est régie par le schème métahistorique du complot judéocommuniste, dont l’objectif ultime est la destruction de la civilisation « chrétienne-occidentale » et la domination du monde par l’entremise d’un complot mondial. L’antisémite canadien s’ingénie à repérer les traces dudit complot à travers l’histoire et l’actualité de son époque, voyant, par exemple, dans la Seconde Guerre mondiale ou la Révolution tranquille, des victoires des complotistes juifs. En ce sens, le complot suit, à travers ces événements falsifiés, un processus d’incrémentation qui le mène vers son achèvement tant redouté par le chef fasciste. Parmi les événements qu’Arcand falsifie avec insistance figure au premier rang la Shoah. L’analyse du négationnisme d’Arcand permet de distinguer un moment charnière dans son évolution : le procès d’Adolf Eichmann (1961-1962). Avant cet événement, Arcand remet en doute quelques aspects du génocide, dont le nombre de victimes juives, sans se prononcer sur son existence. Pendant le procès Eichmann, il nie le génocide par l’affirmative et le qualifie de « mensonge du siècle ». Dans les années qui suivent, sa négation se manifeste essentiellement par la voie détournée de citations tronquées ou hors contexte et d’une réhabilitation du IIIe Reich. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Adrien Arcand, négationnisme, révisionnisme, antisémitisme, anticommunisme, intégrisme catholique.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Goyette, Julien
Mots-clés ou Sujets: Adrien Arcand (1899-1967) / Négationnisme / Révisionnisme (Holocauste, 1939-1945) / Antisémitisme / Québec (Province)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département d'histoire
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 30 janv. 2024 14:33
Dernière modification: 30 janv. 2024 14:33
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17342

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