À midi, une joie

Pilon, Maude (2023). « À midi, une joie » Mémoire. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (19MB)

Résumé

« À midi, une joie » cherche une langue pour explorer les expériences de déliaison vécues quand on est mis·e au travail, mis·e au tissage, mis·e à la lecture, mis·e à l’écriture, mis·e à pied, mis·e au monde. Je me donne des moyens d’écrire, plus pratiques que théoriques ; apprendre des techniques d’artisanat textile, reconnaître le démantèlement corporel et psychique qui advient dans la maladie, et lire les notes de l’écrivaine Simone Weil dans le Journal d’usine — pendant qu’elle planifie la grève —, puis celles de l’artiste Lee Lozano dans ses carnets — pendant qu’elle quitte le milieu de l’art. J’observe, chez elles, la manière dont le monde leur parvient au moment où être excédée par le pouvoir mène à l’abandon des marches à suivre mais non de l’écriture. Une interruption de la force qui s’impose à soi, de sa persistance, permet de repenser le sens du travail, et surtout donne envie de faire durer cette vacance de l’ordre. Dans ce temps de ravissement, le texte ouvre un espace littéraire comme un terrain vaguement aménagé. Les liens entre les matériaux éclectiques convoqués, puis le rapprochement entre Weil et Lozano, reposent sur ma sensibilité et non sur une filiation d’époque ou de genre. Toutes deux m’amènent à expérimenter le refus de la force comme procédé d’écriture, un refus qui implique plusieurs mouvements — citer (au sens de cueillir), soulever, dégager, errer. Je m’arrête longuement sur la notion de dégagement que j’entrevois comme un geste radical d’engagement, un vouloir faire communauté tout en reconnaissant l’impuissance à nous comprendre complètement. Je considère attentivement la perspective de certaines mystiques dont un des paris était le suivant : si nos dires restent difficiles à saisir, et nos voix suffisamment atténuées, ils prêteront peut-être mieux l’oreille pour nous entendre. Ma démarche ne permet ni de reprendre des forces ni de (se) constituer, mais perçoit une dimension féconde dans les phénomènes d’engagement-dégagement, d’interruptionconnexion, mécanismes présents dans l’écriture comme dans la lecture, puis dans le corps organique comme dans le corps social. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Travail, renoncement, dégagement/engagement, dé(liaison), (dés)ordres, écriture/lecture, (dés)oeuvre, (dé)tissage, communauté des congédié·e·s, tisserand·e·s, malades, mystiques, Simone Weil, Lee Lozano, contre la force

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Charron, Philippe
Mots-clés ou Sujets: Écriture / Lecture / Travail dans la littérature / Corps humain dans la littérature / Simone Weil / Lee Lozano / Hildegarde de Bingen / Marguerite Porete / Mémoires et thèses de création
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 24 janv. 2024 08:34
Dernière modification: 24 janv. 2024 08:35
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17309

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...