Je ne saurais pas reconnaître ses mains ; suivi de Pour tout dire je cherche à savoir si la peur des autres ressemble à la mienne

Élément-Jomphe, Laurence (2023). « Je ne saurais pas reconnaître ses mains ; suivi de Pour tout dire je cherche à savoir si la peur des autres ressemble à la mienne » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

La première partie de ce mémoire prend la forme d’un assemblage de poèmes en prose qui, portés par une voix qui cherche à fuir en même temps qu’elle s’efforce de ne plus disparaître, donnent à un corps de s’essayer à parler. Cette voix est prise de peur et étouffée par la honte, mais elle refuse de mourir encore. C’est dans cet écart entre l’effacement et la présence que les poèmes ont lieu. À mesure qu’une parole se déploie, une filiation se dessine : l’habitude de certains gestes se transmet de mère en fille. La peur d’être trop est une peur apprise. Or, lentement et à force de circonvolutions, quelque chose est à se dénouer. Une maison nouvelle s’offre d’accueillir ce corps en souffrance et d’autres qui lui ressemblent – et de les contenir. Le récit des poèmes est celui d’un ralliement au vivant et d’un désapprentissage de la honte comme une faute à expier. Continuellement exposés à la violence, les corps des femmes, tels qu’ils existent dans les sociétés patriarcales et capitalistes, font de la honte une manière d’exister. La vigilance à laquelle nous sommes forcées fait obstacle à notre parole : tout concourt à nous faire croire que nous ne sommes aimables qu’à condition que nous soyons petites, que nous ne serons aimées que si nous nous rangeons. Nous nous obligeons à la discrétion, à la douceur, à la tempérance; nous savons que l’on nous espère dociles, que l’on nous préfère jolies. La honte est donnée à nos corps; elle les recouvre, comme pour les protéger. L’essai réflexif qui constitue la seconde partie de ce mémoire propose, à partir d’une posture phénoménologique féministe et à travers un système de résonances textuelles, de concevoir l’écriture comme une façon de prendre soin de cette honte apprise par cœur, et dont nos corps se sont épris. Que nous ayons tenté par tous les moyens de nous en défaire ne nous a pas délestées d’elle – voici que nous nous résolvons à l’écouter. L’écriture ouvre un passage pour la honte : elle permet aux corps qui la traînent d’exister avec elle, aux voix qu’ils contiennent de poindre enfin. Nous apprenons à parler. Nous ne disparaissons pas. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : honte, corps, anorexie, filiation, parole, voix, féminisme, phénoménologie féministe, soin, écoute, prière.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Cyr, Catherine
Mots-clés ou Sujets: Honte dans la littérature / Anorexie mentale dans la littérature / Corps humain dans la littérature / Filiation dans la littérature / Écriture / Féminisme et littérature / Poèmes en prose / Mémoires et thèses de création
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 24 janv. 2024 15:47
Dernière modification: 24 janv. 2024 15:47
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17296

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