Dupéré, Geneviève
(2023).
« ÉcH2osystème : du fleuve à la scène » Thèse.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.
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Résumé
Est-ce que par les arts du cirque, il serait possible d’explorer la complexité de l’écosystème du Saint-Laurent et de transposer sur scène ce qui nous y relie ? écH2osystème est un projet de recherche-création sur le fleuve Saint-Laurent. Il évolue au gré de la vitalité de cet écosystème et d’une démarche collaborative intersectorielle qui permet de transposer les connaissances au moyen des arts vivants. Le modèle écH2osystémique qui découle de ce projet, aborde la recherche-création maritime tel un mode d’exploration et de transposition d’une forme dynamique de la connaissance à partir d’un écosystème dont nous faisons partie. En 2017, je pars à la découverte du Saint-Laurent. J’assiste au décorticage des appâts, à la photodentification des rorquals, au déploiement des filets de zooplancton, à la relève des casiers de crabes des neiges, au déglaçage de la voie maritime, à un chargement portuaire de minerai de fer, aux manoeuvres de pilotage sur le tronçon fluvial. Du fleuve au golfe, je rencontre plus de 300 acteurs et actrices de cet écosystème, venant des sciences marines et des eaux douces, de la pêche et de l’industrie maritime et portuaire. Je navigue à bord de navires de recherche, brise-glace, barges, barques, remorqueurs, traversiers, vraquiers. De ce sillage, émerge écH2osystème dont le processus de recherche-création maritime s’empreint de connaissances scientifiques et sectorielles, de savoir-faire et de milliers de mémoires qui s’amoncellent. À même le pont des navires, des liens se tendent. Ces liens deviennent à la fois les fils conducteurs du récit et les mailles d’un langage acrobatique maritime qui se tisse. Pour traverser du fleuve à la scène, je croise les codes pour imaginer des manoeuvres à travers un appareil novateur. Deux artistes de cirque à son bord, le O d’écH2osystème s’accroche à une grue sur les berges, de sorte que le fleuve rythme le récit en temps réel, au son d’un paysage sonore qui met en scène les échos des collaborateurs et des collaboratrices du fleuve au golfe. En suivant ce fil, l’approche de collaboration et de cocréation émergeant de ce projet, questionne le rôle possible des arts comme mode de connaissances à partir d’un écosystème, vu tel un système d’interrelations complexes dont l’humain fait partie. (Dansereau, 1973, p.81) La complexité de l’écosystème du Saint-Laurent est telle, qu’il est impossible de la cerner en cumulant des données physiques, biologiques, chimiques, géologiques, économiques, historiques, géographiques ou sociologiques. Selon le sociologue Edgar Morin et l’écologiste Pierre Dansereau, la stratégie de la complexité interpelle les arts, indispensables à la découverte scientifique. (1990, p.313, 1973, p.58) Dans un contexte d’abstraction scientifique où la complexité est telle, « les arts donnent une forme d’existence aux phénomènes ». (Sermon, 2021, p.135) Vus telle une forme d’exploration et d’enquête, les arts, de concert avec les sciences, ont un potentiel d’agir, face à la nouvelle situation écologique de notre monde. (Latour, 2021, p.25) Cherchant à rétrécir la vie (Brook, 2003, p.131) à une échelle qui nous interpelle (Eco, 1965, p. 22), le modèle écH2osystémique part du principe que les arts, tel un mode collaboratif d’exploration (Latour, 2021, p.25) et de transposition d’une connaissance dynamique par la recherchecréation (Schwab et al.,2018, p. 127), peut favoriser « l’extension de notre perception, afin de mieux nous reconnecter à notre environnement. » (Kisseleva, 2021, p.51) Pour l’écologiste et biologiste Pierre Dansereau, les arts éclairent les découvertes en mettant les processus scientifiques en lumière. (1973, p.58) En ce sens, écH2osystème est un projet qui ne cherche pas à expliquer, mais à évoquer la dynamique du Saint-Laurent, omniprésente dans nos vies comme dans nos sociétés. Cette approche intersectorielle se trouve coeur de la démarche d’écH2osystème qui cherche à explorer l’écosystème du Saint-Laurent dans toute sa complexité, à saisir les potentiels stratégiques de la recherche-création comme mode de connaissance collaboratif et à nous interpeller sur un écosystème « dans lequel nous vivons, non pas au titre de spectateurs, mais au titre de participants. » (Berleant, cité dans Afeissa, 2015, p. 104)
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : recherche-création maritime, intersectorialité, approche collaborative, écosystème, fleuve Saint-Laurent, complexité, exploration, transposition des connaissances, arts et sciences, écologie
| Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Paquin, Louis-Claude |
| Mots-clés ou Sujets: |
Sciences et arts / Arts du cirque / Fleuve Saint-Laurent / Mémoires et thèses de création |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études et pratique des arts |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
15 janv. 2024 09:16 |
| Dernière modification: |
15 janv. 2024 09:16 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17273 |
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