Les formes jugées inappropriées utilisées dans le discours parlementaire lors des questions et réponses orales à l'Assemblée nationale du Québec

Lemieux Lefebvre, Geneviève (2023). « Les formes jugées inappropriées utilisées dans le discours parlementaire lors des questions et réponses orales à l'Assemblée nationale du Québec » Thèse. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en linguistique.

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Résumé

Dans les conversations de tous les jours, l’impolitesse se manifeste de différentes manières, selon la situation de communication et la communauté culturelle d’appartenance, notamment. Qu’elle soit perçue comme involontaire ou intentionnelle, l’impolitesse ponctue occasionnellement les interactions quotidiennes. Mais qu’en est-il du discours politique, pour lequel des confrontations sont attendues, voire souhaitées, et pour lequel l’impolitesse se veut une stratégie de choix pour malmener l’image positive de l’adversaire ? Dans le cadre de cette thèse, nous avons entrepris de faire l’analyse des formes jugées inappropriées produites lors de la période de questions et réponses orales à l’Assemblée nationale du Québec, pour toutes les séances de la 40e législature (du 30 octobre 2012 au 5 mars 2014). Nos travaux avaient pour objectif de rendre compte des pratiques discursives admises à l’Assemblée nationale, identifiée comme une communauté de pratique qui fixe ses propres règles de fonctionnement et pour laquelle les échanges sont régies par des procédures bien spécifiques. Pour ce faire, nous avons considéré les interactions et nous avons sélectionné uniquement les formes pour lesquelles il y avait intervention d’un tiers, qui signalait explicitement qu’il y a eu, lors du tour de parole d’un député, production d’une forme qui s’écartait du règlement parlementaire ou qui jugeait que cette forme allait au-delà de ce qui est admis dans les joutes politiques. Dans cette optique, nous avons analysé les formes jugées inappropriées selon deux approches complémentaires. Tout d’abord, nous avons repris et adapté la classification proposée par Harris (2001) et développée par Bull et Wells (2012) dans le but d’identifier les structures d’énoncés dans lesquelles apparaissent les différentes formes jugées inappropriées. Dans un deuxième temps, nous nous sommes appuyée sur les nombreux travaux de Culpeper (1996, 2010, 2011a, 2011b, 2016) et nous avons choisi d’appliquer ses formes d’impolitesse à l’ensemble des données de notre corpus afin de mettre en évidence les caractéristiques pragmatiques des formes jugées inappropriées relevées dans les échanges produits à l’Assemblée nationale. Ces deux approches nous ont permis de constater que les formes jugées inappropriées peuvent être réparties selon quatre structures d’énoncés particulières, parmi lesquelles l’adresse à un individu nommé qui attaque sa face se trouve être la structure prédominante. Par la suite, nos résultats nous permettent d’affirmer que la majorité des formes inappropriées correspond à la critique ciblée, et que, bien qu’elles soient effectivement présentes dans notre corpus, les autres formes d’impolitesse retenues à des fins d’analyse demeurent marginales. Cette thèse innove par ailleurs sous deux aspects, puisque nous nous sommes intéressée aux interactions dans lesquelles sont produites les formes jugées inappropriées, plus précisément aux tours de parole qui font suite à ces formes. Les interventions qui visent à signaler une forme inappropriée ont donc été analysées avec pour objectif de mettre en lumière les mécanismes qui sous-tendent les échanges, de même que le travail de contrôle mis en place pour maintenir le décorum parlementaire. Les tours de parole qui suivent les interventions ont aussi été analysés, avec l’intention d’offrir un éventail complet des réponses possibles. Nous avons de ce fait constaté que, loin de se limiter à des réponses, la suite des échanges mène majoritairement à des reprises, pour lesquelles les personnes prises en faute ont la possibilité de poursuivre après avoir été interrompues. À notre connaissance, de telles reprises n’ont jamais fait l’objet d’une analyse et semblent propres aux règles de fonctionnement de l’Assemblée nationale. De nos données, nous avons pu faire ressortir six types de reprises et six types de réponses différents, ce qui permet de décrire assez finement les réactions des parlementaires à la suite de l’utilisation de formes jugées inappropriées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : discours politique, communauté de pratique, impolitesse, actes potentiellement menaçants pour la face (FTA), interaction, formes jugées inappropriées

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Smith, Elizabeth Allyn
Mots-clés ou Sujets: Parlementaires / Discours politique / Impolitesse / Expressions non parlementaires / Assemblée nationale du Québec
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 04 janv. 2024 11:58
Dernière modification: 04 janv. 2024 11:58
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17253

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