Poirier, Constance
(2023).
« Le consentement en hospitalisation psychiatrique : entre droits et injustices épistémiques » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social.
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Résumé
Ce mémoire de recherche traite des expériences et des points de vue de personnes qui ont vécu des enjeux de consentement lors d’une hospitalisation psychiatrique et qui ont participé à des activités d’un organisme de défense de droits. Le sujet de recherche porte sur le consentement aux soins et sur la crédibilité qui leur est accordée. Les représentations sociales des personnes « malades mentales », au fil de l’histoire, teintent toujours aujourd’hui la stigmatisation à leur égard. Des lois ont été mises en place pour reconnaître l’égalité pour tous, mais les dispositifs institutionnels semblent toujours marqués par le passé. Les premières personnes concernées sont désavantagées sur plusieurs plans, en particulier dans le respect de leur consentement aux soins qui est pourtant un droit central dans les institutions de soins. La valeur de leur parole apparaît toujours inconsidérée, même dans le cadre de décisions aussi importantes que le consentement à des traitements. Afin d’appuyer mon analyse, j’ai eu recours aux critères juridiques du consentement aux soins et à un modèle de bonne pratique, c’est-à-dire le modèle de la décision partagée. Ensuite, j’ai utilisé les principes des injustices épistémiques, combinés aux théories du care, ainsi que les concepts de l’institution totale et du stigmate de Goffman. Cette recherche s’inscrit dans une méthode qualitative, en conformité avec l’objectif de mettre de l’avant la parole des premières personnes concernées pour relever leur point de vue et leur expérience du phénomène. Leurs expériences et leurs points de vue ont été recueillis en effectuant deux entretiens de groupe et deux entretiens individuels. Les résultats de la recherche démontrent que le droit au consentement aux soins se joue dans un cadre organisationnel et un cadre relationnel qui influencent son application. D’abord, il est ressorti des témoignages que plusieurs facteurs propres à ce milieu fermé limitent les possibilités des premières personnes concernées à faire valoir leur consentement aux soins. Il a été question que les stéréotypes dirigés envers ces personnes induisent des injustices épistémiques dans l’exercice de ce droit, et créent un rapport de pouvoir inégal et brimant la crédibilité qui leur est accordée. De plus, les participants ont conceptualisé ce droit de façon plus complexe que les simples critères juridiques. Ils ont apporté des nuances en ajoutant un caractère relationnel à ce droit, qui à leur avis, est primordial pour une application adéquate. D’autre part, le contexte organisationnel est aussi en jeu dans ces difficultés, en imposant des contraintes aux travailleurs et travailleuses, qui ne leur permettent pas d’offrir la qualité de soin attendue. Ultimement, il a été question des diverses stratégies utilisées par les participants pour reprendre du pouvoir, tant par des méthodes individuelles que collectives, marquées par l’éducation, l’entraide et un processus de défense de droits.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : consentement aux soins, défense de droits, psychiatrie, injustices épistémiques
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Chesnay, Catherine |
Mots-clés ou Sujets: |
Acceptation des soins par les patients / Patients des hôpitaux psychiatriques / Droits / Injustice épistémique |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > École de travail social |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
21 nov. 2023 09:26 |
Dernière modification: |
21 nov. 2023 09:26 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17169 |