Macherez, Julie
(2023).
« Les représentations de la mort du bébé pendant la grossesse » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Cette recherche a pour but de mieux comprendre les représentations de la mort du bébé chez la femme enceinte, selon une perspective psychodynamique. Il semble en effet difficile pour les femmes enceintes d’évoquer des sentiments sombres et mortifères lorsqu’elles portent la vie, notamment dans un contexte social où la maternité est souvent perçue comme un moment heureux et positif. Notre objectif est de mieux comprendre la manière dont les représentations de la mort du bébé se manifestent tout au long de la grossesse, mais également de s’intéresser à leurs significations. Afin de cerner au mieux la manière dont les femmes enceintes vivent leur grossesse, nous nous sommes intéressés aux représentations sociales de celle-ci ainsi qu’aux enjeux socio-historiques de la maternité, notamment son histoire ainsi que les différentes perspectives actuelles. Nous avons ensuite analysé qualitativement le discours de cinq femmes enceintes, à chaque trimestre de leur grossesse, en nous appuyant sur la théorie psychanalytique et la pragmatique linguistique. L’analyse s’est déroulée est deux temps. Nous avons procédé à une analyse thématique classique en identifiant des grands thèmes organisateurs. L’objectif était de mettre à jour le contenu latent du discours, ce qui est présent sans être dit, ce qui est tu, ce qui ne peut être dit, en faisant l’examen discursif des différents thèmes abordés, en repérant les fils associatifs et en prêtant une attention particulière à la manière dont le discours est construit, car tout cela reflète l’élaboration de la pensée. Les résultats de nos analyses ont montré que les représentations de la mort du bébé durant la grossesse renvoyaient à une peur concrète de perdre le bébé, peur qui s’appuie sur des données réelles, mais qui peut également être amplifiée par la répétition d’un événement – une fausse couche, un deuil périnatal – déjà survenu dans leur vie ou celle de leurs proches. Nous avons également constaté que ces représentations évoluent dans le temps, chaque trimestre ayant sa spécificité. Ces représentations sont également un reflet d’une ambivalence normale et saine par rapport au désir d’enfant. Cette ambivalence, propre à chaque femme, s’exprime de diverses façons : sentiment de ne pas être enceinte, sensation d’envahissement, désir de retarder la rencontre avec le bébé, multiplicité des craintes et des plaintes exprimées. Or cette ambivalence semble difficile à exprimer pour les femmes, mais également difficile à entendre par les soignants. Ces résultats nous ont permis de réfléchir aux raisons socio-historiques, et notamment à la place des femmes dans la société, qui rendent ces représentations si difficiles à dire et à entendre. Cela nous a amenés à examiner comment la psychanalyse pouvait permettre aux femmes de dire et d’être entendues. Nous avons alors constaté qu’une réflexion sur la pratique même de la psychanalyse était nécessaire afin que celle-ci puisse se laisser traverser et transformer par la place différente qu’occupent les femmes aujourd’hui dans notre société et qui sera encore amenée à changer dans les années à venir.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : grossesse, maternité, mort, discours, ambivalence, histoire, féminisme, psychanalyse
| Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Krymko-Bleton, Irène |
| Mots-clés ou Sujets: |
Grossesse / Maternité / Bébés / Mort / Femmes enceintes / Psychisme / Psychanalyse et féminisme |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
09 nov. 2023 11:01 |
| Dernière modification: |
09 nov. 2023 11:01 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17136 |
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