Influence des facteurs socioenvironnementaux sur la prévalence de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescent-e-s à Montréal

Rodrigues, Paul (2023). « Influence des facteurs socioenvironnementaux sur la prévalence de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescent-e-s à Montréal » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en interdisciplinaire en santé et société.

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Résumé

La violence dans les relations amoureuses (VRA) est un phénomène répandu chez les adolescent·e·s susceptibles d’avoir d’importantes conséquences négatives sur la santé et le bien-être des victimes. Bien que les déterminants individuels, familiaux et liés aux pairs de la VRA ont fait l’objet de nombreuses études, les connaissances relatives à l’influence de caractéristiques socioenvironnementales des quartiers de résidence sur la VRA sont limitées. La présente thèse vise à évaluer l’association entre des caractéristiques des quartiers et la VRA subie et perpétrée chez les adolescent·e·s résidant sur l’île de Montréal. Elle s’intéresse plus particulièrement à l’analyse de l’effet de certaines caractéristiques sociodémographiques (statut socioéconomique (SSE), monoparentalité, instabilité résidentielle et diversité ethnoculturelle) ainsi que de plusieurs caractéristiques liées à l’environnement bâti (densité de commerces d’alcool, densité de bars, densité d’organismes communautaires, densité de parcs, niveau de végétation et potentiel piétonnier) et à l’environnement social (criminalité, soutien social et participation sociale) sur la VRA. Cette thèse a également pour objectif d’explorer l’effet modifiant du genre et l’influence de l’échelle spatiale d‘analyse dans l’étude de ces relations. Pour répondre à ces objectifs, l’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS, 2016-2017) a été utilisée pour mesurer la VRA ainsi que la participation sociale et le soutien social dans l’environnement communautaire. Des quartiers égocentrés ont été opérationnalisés pour l’ensemble des participant·e·s ayant un code postal sur l’île de Montréal à partir de zones tampons polygonales fondées sur le réseau routier de quatre tailles différentes (250m, 500m, 750m et 1 000m). Les données du recensement de la population (2016) ont été mobilisées afin de décrire les caractéristiques sociodémographiques des quartiers. Différentes sources de données ont permis de mesurer les caractéristiques liées à l’environnement bâti ainsi que la criminalité. L’association entre les facteurs socioenvironnementaux et la VRA subie et perpétrée a été estimée à l’aide de régressions logistiques. Toutes ces analyses ont été menées chez les filles et les garçons séparément pour évaluer l’effet modifiant du genre. Les résultats se déclinent en trois articles scientifiques. Le premier article, intitulé « Assessing the influence of spatial scale on the effects of neighborhood sociodemographic characteristics on dating violence » et soumis dans la revue Social Science Research, décrit l’analyse des liens entre les caractéristiques sociodémographiques et la VRA. Le second article, « Associations between neighborhood characteristics and dating violence: does spatial scale matter? », publié dans International Journal of Health Geographics, porte sur l’analyse des liens entre les caractéristiques de l’environnement bâti et la criminalité, d’une part, et la VRA, d’autre part. Enfin, le troisième article, « Neighborhood social support and social participation as predictors of dating violence », a été soumis dans Journal of Interpersonal Violence et s’intéresse à l’association entre la participation sociale et le soutien social dans l’environnement communautaire, d’une part, et la VRA, d’autre part. Les résultats de ces études suggèrent que plusieurs caractéristiques des quartiers seraient associées à la VRA. L’effet de ces facteurs varierait selon le genre, la forme de la VRA considérée et l’échelle spatiale d’analyse. Chez les filles, le SSE, l’instabilité résidentielle, la densité de bars et le potentiel piétonnier sont associés à la victimisation de la VRA psychologique tandis que la monoparentalité, la diversité ethnoculturelle et le potentiel piétonnier sont associés à la victimisation de la VRA physique/sexuelle. Le soutien social est associé à la perpétration de la VRA psychologique alors que la participation sociale est associée à la perpétration de la VRA physique/sexuelle. Chez les garçons, la monoparentalité et le niveau de végétation sont associés à la VRA psychologique subie tandis que la criminalité est liée à la victimisation et à la perpétration de la VRA physique/sexuelle. L’instabilité résidentielle, la diversité ethnoculturelle, la densité de commerces vendant de l’alcool et la participation sociale sont liées à la perpétration de la VRA psychologique. Par ailleurs, les résultats suggèrent que les effets du SSE, de la monoparentalité, de la diversité ethnoculturelle, de la densité d’organismes communautaires et de la criminalité seraient surtout observables à des échelles fines (250m ou 500m), tandis que les effets de l’instabilité résidentielle, de la densité des commerces d’alcool, du potentiel piétonnier et du niveau de végétation sont davantage observés à des échelles plus grandes (500m à 1 000m). Les quartiers joueraient ainsi un rôle sur la VRA et plusieurs facteurs socioenvironnementaux seraient susceptibles d’influencer ces comportements. Les résultats de cette thèse soulignent également l’importance de considérer le genre, la forme de la VRA et le choix de l’échelle spatiale d’analyse pour une meilleure compréhension de ces relations. Par ailleurs, ces résultats ont de nombreuses implications pour la pratique. Ils permettent d’identifier de nouvelles avenues pour le développement d’interventions en mettant plus particulièrement l’accent sur l’importance d’améliorer les conditions des quartiers (p. ex. programmes visant à améliorer la cohésion sociale, verdissement, aménagements urbains) pour réduire la prévalence de la VRA. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : violence dans les relations amoureuses, quartier, facteurs socioenvironnementaux, quartiers égocentrés, effets d’échelle

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Philibert, Mathieu
Mots-clés ou Sujets: Violence dans les fréquentations / Aspect social / Aspect démographique / Quartiers (Urbanisme) / Adolescence
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 08 nov. 2023 14:38
Dernière modification: 08 nov. 2023 14:38
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17135

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