Payette, Tyna
(2011).
« Le suicide et les troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives chez les hommes âgés entre 18 et 55 ans : rejet, abandon et événements de vie » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Les troubles reliés aux substances psychoactives (SPA) sont présents dans les cas de suicide dans une proportion variant entre 30 et 50 %. La communauté scientifique s'entend pour identifier la présence de psychopathologie, d'expériences d'abus et de négligence ainsi que le cumul d'événements ou de difficultés de vie chez les hommes décédés par suicide. Cette étude a pour objectif de contribuer à une meilleure compréhension de l'interaction entre le suicide et les troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives chez les hommes et d'identifier les caractéristiques pouvant accroître le risque de suicide au sein de ce groupe. Spécifiquement, cette étude vérifie si les hommes décédés par suicide avec un diagnostic SPA ont une plus grande comorbidité psychiatrique que les suicidés sans diagnostics SPA, si les cas du groupe SPA ont davantage vécu des situations d'adversité, de rejet et d'abandon à l'enfance de la part d'au moins une figure parentale, s'ils ont davantage vécu d'événements de vie sévères au cours de leur dernière année de vie, s'ils ont vécu plus de situations de rejet et d'abandon au cours des douze derniers mois, et enfin, s'ils ont connu un événement déclencheur de type abandon/rejet avant de s'enlever la vie. Le devis de recherche en est un à étude rétrospective, à savoir l'autopsie psychologique. Des entrevues semi-structurées auprès des tiers avec instruments standardisés sont utilisées pour mesurer la présence et le type de diagnostic (SCID), les expériences précoces d'adversité vécues au cours de la période de l'enfance (CECA), ainsi que les événements et difficultés de vie vécus par les sujets au cours des 12 derniers mois précédents le décès (LEDS). Les cas à l'étude sont 60 hommes âgés de 18 à 55 ans, décédés par suicide. Deux groupes sont formés à partir de l'échantillon total, de sorte que l'étude compare 40 hommes avec diagnostic de troubles lié à l'utilisation de substances psychoactives (SPA) (n = 40), à 20 hommes décédés par suicide sans diagnostic SPA (n = 20). Du point de vue descriptif, les résultats montrent que les cas avec diagnostic SPA ont vécu, pour la plupart, un tel problème depuis une longue période de temps, que la dépendance, sans égard à la substance ou à la comorbidité concomitante avec un autre diagnostic SPA, est présente dans près des deux tiers des cas, que l'alcool et la cocaïne sont les substances les plus représentées et que la consommation amène des problèmes pour la grande majorité des cas. Ces cas n'ont pas plus de parents avec problèmes de consommation que l'autre groupe. Sur le plan de la comorbidité, les résultats montrent que les cas avec diagnostic SPA obtiennent, en moyenne, un nombre plus élevé de diagnostics que le groupe sans diagnostic SPA, et ce, même lorsque les diagnostics liés à l'utilisation de substances sont exclus. Les diagnostics les plus présents sont le trouble de la personnalité limite, le trouble de la personnalité antisocial, et le trouble des conduites. La configuration de diagnostics la plus commune est : Trouble SPA - Trouble de l'humeur - Trouble du comportement - Trouble de la personnalité, et au second rang arrive la combinaison des trois diagnostics suivants Trouble SPA - Trouble du comportement - Trouble de la personnalité. L'étude révèle également que les cas avec diagnostic SPA sont plus susceptibles d'avoir grandi dans un environnement familial où les pères sont plutôt indifférents et négligents à leur égard, ce qui se traduisait même dans leur mode de supervision et de discipline qui est soit sévère, soit relâché/inconstant, témoignant ainsi d'un certain laxisme. Cette étude confirme également que les cas avec diagnostic SPA ont vécu plus d'un événement avant de se suicider et qu'ils se distinguent de l'autre groupe quant à la présence d'événements sévères liés au domaine criminel ou judiciaire. Diverses implications pour la pratique se dégagent de cette étude. En somme, les efforts de dépistages quant aux facteurs d'adversité à l'enfance et les facteurs de risque sont de mise. D'autre part, l'exercice d'évaluation et de diagnostique doit prendre en compte toutes les comorbidités, à savoir psychiatrique, somatique et social, et un suivi régulier est nécessaire tant sur le plan préventif que curatif. Le plan de soin sera directement relié à cette évaluation rigoureuse. Les conjointes et les professionnels des ministères de la Sécurité publique et de la Justice ont tous un rôle à jouer dans le dépistage et l'intervention. De plus, dès les premiers signes de troubles des conduites, des évaluations, des interventions et voire même des groupes de soutien pour les parents de ces enfants sont recommandés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : suicide, polytoxicomanie, hommes, événements de vie, rejet et abandon
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Tousignant, Michel |
Mots-clés ou Sujets: |
Suicide / Facteurs de risque / Hommes / Polytoxicomanie / Troubles liés à l'usage de substances psychoactives |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
16 oct. 2023 13:18 |
Dernière modification: |
16 oct. 2023 13:18 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16851 |