Caron-Jacques, Laurie Rose
(2022).
« Exploration de la santé mentale d'élèves du secondaire créatifs sur le plan du genre » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en éducation.
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Résumé
Les élèves créatifs sur le plan genre sont plus vulnérables à l’apparition de problèmes de santé mentale, au développement d’un faible bien-être psychologique et au développement de relations négatives avec leurs pairs (Baams et al., 2013; Bennet et al., 2019; Ewing-Lee et Troop-Gordon, 2011; Gordon et al., 2018; Jewell et Brown, 2014; Rieger et Savin-Williams, 2012; Robert et al., 2012, Roberts et al., 2013; Zosuls et al., 2016). Un élève est créatif sur le plan du genre lorsqu’il s’écarte de l’identité de genre ou de l’expression de genre qui est culturellement associée à son sexe assigné à la naissance. Ainsi, cet élève diffère des normes de genre, c’est-à-dire qu’il ne suit pas les règles de conduite prescrites par la société concernant les rôles, les comportements, les activités et les caractéristiques jugées appropriées en fonction de son genre, qui, de façon traditionnelle, doit correspondre à son sexe assigné à la naissance. Puis, l’école occupe une place déterminante dans le développement des jeunes et est importante pour promouvoir la santé mentale de ceux-ci. L’homophobie et la transphobie étant encore observées dans les milieux scolaires canadiens et québécois et l’école étant un milieu qui peut véhiculer les normes de genre, il semble important d’étudier les milieux scolaires québécois en lien avec ces sujets. Ainsi, la présente étude a pour objectifs d’explorer la perception des normes de genre présentes à l’école ainsi que la perception de la santé mentale d’élèves du secondaire créatifs sur le plan du genre. Les données ont été collectées à l’aide d’entretiens narratifs effectués auprès de six élèves québécois créatifs sur le plan du genre fréquentant l’école secondaire. À travers le récit de leur expérience scolaire, les élèves de l’échantillon ont révélé que les normes de genre sont toujours présentes dans leur milieu scolaire respectif. Puis, l’analyse qualitative par regroupement de thèmes a permis de mettre en évidence le sentiment de bien-être à l’école des élèves de l’échantillon, les stresseurs ressentis par ceux-ci en milieu scolaire, les stratégies d’adaptation développées ainsi que le soutien social ressenti par les élèves créatifs sur le plan du genre de cette recherche. En somme, les récits de vie mettent en lumière des parcours différenciés et des niveaux variables de santé mentale selon les élèves rencontrés et selon leur milieu scolaire. La plupart des élèves rencontrés rapportent une santé mentale globalement positive malgré les écrits antérieurs attribuant généralement aux élèves créatifs sur le plan du genre différents indicateurs d’une santé mentale négative. Certaines pistes d’explications sont alors explorées. De plus, les résultats obtenus permettent de proposer un modèle intégrant les stresseurs supplémentaires et certains éléments de la santé mentale positive vécus en raison du statut minoritaire, influençant alors la santé mentale des jeunes créatifs sur le plan du genre. Cette étude présente certaines limites qui sont ensuite abordées. La discussion se conclut en redonnant la parole aux élèves de cette recherche afin d’émettre des recommandations aux milieux scolaires et à leurs pairs qui pourraient vivre des expériences similaires. En conclusion, la présente étude appuie l’importance de recherches futures sur la créativité sur le plan du genre et l’importance d’élaborer des formations pour les acteurs scolaires, contribuant alors à créer des milieux scolaires ouverts et inclusifs dans lesquels tout élève pourra s’épanouir.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : créativité sur le plan du genre, école secondaire, entretien narratif, normes de genre, santé mentale