Girouard, Nicolas
(2023).
« Le mythe du poète maudit comme motif de l'intériorité créatrice chez Stefan George » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
L’intention de ce mémoire est de proposer une lecture verlainienne du mythe de Maximin, l’enfant-prodige, chez le poète symboliste allemand Stefan George. Si, de nos jours, la critique peut s’écarter des polémiques qui ont longtemps entouré ses oeuvres, elle n’a toujours pas fait fi de la réception mallarméenne prédominante dans le champ critique. Notre objectif est de proposer une étude comparative du mythe georgien du poète maudit qui se baserait sur la figure de Rimbaud pour toutefois la dépasser. Précisément, nous démontrons que la caractéristique fondamentale de ces mythes, l’innocence créatrice, constitue la porte d’entrée vers l’atteinte de l’intériorité poétique. Cependant, dans le cas de Maximin, nous avançons que le poète se voit extirpé de sa condition à travers sa divinisation. Dans le premier chapitre, nous retraçons l’origine verlainienne du mythe du poète maudit: nous établissons que la nature antimoderne du maudit réside dans le rejet du matérialisme langagier ainsi que des motivations mercantiles. Ces retraits permettent conséquemment au génie de surgir chez le maudit, lui permettant ainsi d’atteindre l’émotion pure, c’est-à-dire l’intériorité. Par la suite, nous démontrons dans notre second chapitre que l’atteinte de cette intériorité poétique implique l’adoption d’une posture patricienne. Dans la même idée que le rejet du langage matériel, le patricien dédaigne la modernité et ses courants dominants, notamment « l’allemandisme » de la teutomanie, critique aussi partagée par Verlaine, qu’il voit comme un obstacle à la pensée poétique. À notre sens, cette posture est la plus manifeste par un retour à l’Antiquité et au Moyen Âge, qu’elle considère comme étant les plus grandes sources d’inspirations dans la création poétique. Nous démontrons que ces retours, et plus particulièrement celui au Moyen Âge celtique, constituent un mouvement réactionnaire face à l’Aufklärung, que la posture patricienne juge comme étant un obstacle à l’émotion pure. Toujours dans l’idée de dépasser le matérialisme langagier et de renier l’héritage logocentriste des Lumières, nous démontrons que le maudit voit dans la musicalité un nouveau médium qui facilite l’atteinte de cette intériorité de par sa capacité suggestive. Dans notre troisième et dernier chapitre, nous concevons ce langage suggestif poétique en trois parties complémentaires: les impressionnismes musical, de la nature, et de la religiosité, ou « sublime liturgique ». Ces composantes agissent comme un seul et même mécanisme salutaire visant l’affranchissement du maudit, notamment par la reprise des mythes judéo-chrétiens du prophète. Notre étude permet ainsi de concevoir que la mythopoétique du maudit georgien, bien qu’ayant été lu comme un exemple typique du symbolisme de Mallarmé, constitue dans les faits une singularité qui dépasse une pure appartenance au courant symboliste, et qu’il serait juste de la situer comme réactionnaire à l’Aufklärung.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Stefan George, Paul Verlaine, symbolisme, poète maudit, intériorité, Maximin, innocence, musicalité, posture patricienne.
| Type: |
Mémoire accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Bonenfant, Luc |
| Mots-clés ou Sujets: |
Stefan George / Critique et interprétation / Paul Verlaine / Symbolisme (Mouvement littéraire) / Poètes maudits (Mythe) / Innocence dans la littérature |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
25 juill. 2023 13:02 |
| Dernière modification: |
25 juill. 2023 13:02 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16796 |
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