Jean, Mathieu
(2016).
« La construction sociale de la main-d’œuvre féminine chinoise : une sociologie historique (1000-2010) » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sociologie.
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Résumé
Dans le débat sur la transition de la Chine au capitalisme, la construction sociale de la force de travail a souvent été prise pour acquis, les principales approches la postulant comme un donné. Or l'apparition d'une telle force de travail est le résultat d'un processus historique qui implique une transformation radicale des rapports de production, processus qu'il s'agit d'expliquer. Dans ce cadre, un certain nombre de travaux féministes ont fait ressortir l'importance de la mobilisation des dagongmei, de jeunes travailleuses célibataires soumises à un régime de travail disciplinaire dans les industries exportatrices intégrées au marché mondial. Toutefois, la conception des rapports sociaux de sexe sur laquelle ces travaux s'appuient confine généralement l'explication de la subordination de ces femmes à des facteurs idéologiques et culturels. Or une analyse historique de la construction sociale de la main-d’œuvre féminine suggère l'importance économique, passée et actuelle, de l'appropriation du travail et du corps des femmes pour les familles chinoises. Cette analyse dégage un modèle de prolétarisation partiel fortement influencé par des rapports sociaux de sexe préalablement constitués. Les rapports sociaux de propriété, encastrés dans les rapports de parenté, définissaient pour les femmes le mode d'accès au moyen de production et fragilisaient leur statut à une époque de leur vie où elles étaient considérées comme ne faisant pas vraiment partie de la famille. Cette période charnière dans la vie des femmes chinoises en faisait temporairement des prolétaires, une main-d’œuvre excédentaire qui pouvait ainsi être louée jusqu'au moment du mariage. C'est cette prolétarisation partielle qui constitue le lien historique qui lie l'ancienne division sexuelle du travail de la Chine impériale et les rapports sociaux de sexage qui l'accompagnaient avec le mode de régulation du travail que l'on peut retrouver dans les zones économiques spéciales. Les rapports sociaux de sexage se retrouvent alors au cœur même du capitalisme chinois.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : dagongmei, sexage, Chine, rapports sociaux de sexe, intersectionnalité
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Dufour, Frédérick Guillaume |
Mots-clés ou Sujets: |
Travailleuses / Chinoises / Travail / Chine / Dagongmei / Sexage (Sociologie) / Rapports sociaux de sexe / Division sexuelle du travail / Histoire |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de sociologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
24 nov. 2023 15:22 |
Dernière modification: |
24 nov. 2023 15:22 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16712 |