Rochon, Élisabeth
(2023).
« Le marché aux chevaux de Paris (1662-1789) : un espace, des usages, une police » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en histoire.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Sous l’Ancien Régime, le cheval est le pilier de la société française. Il soutient l’économie, la production, les transports, le monde du travail et le développement des villes. Il peuple à la fois les centres urbains et les campagnes. Dans les rues, aux champs, dans les pâturages, on le retrouve dans tous les paysages. Sa commercialisation passe par le réseau des foires et des marchés urbains. Au XVIIIe siècle, la capitale connaît une forte croissance de sa population et de ses échanges. Afin de répondre à ses besoins, elle dévore une grande quantité de chevaux. Ceux-ci sont négociés dans les écuries privées des marchands et au sein du marché public, établi à partir de 1662 sur la rive gauche, au faubourg Saint-Victor. Tous les mercredis et les samedis, le marché rassemble les Parisiens et les forains. Marchands et courtiers de chevaux, clients, maréchaux-ferrants, équarrisseurs et gagne-deniers s’y affairent. C’est tout le « paysage humain du cheval » qui s’y retrouve. Le marché aux chevaux, dont la surveillance est du ressort du lieutenant général de police du Châtelet, se trouve alors à la croisée de différents enjeux urbains : le commerce, la salubrité et la sécurité. Dès la fin du XVIIe siècle, les activités menées au marché aux chevaux causent de nombreux problèmes. Des activités illégales s’y développent, telles que les fraudes, les vols et la revente de chevaux volés. La présence de ces animaux est aussi une source de dangers urbains : embarras, accidents et transmission des épizooties. Les usagers du marché sont concernés par une multitude d’ordonnances royales et policières. Toutefois, l’absence d’une surveillance régulière au marché, couplée à un manque d’aménagement spécifique dédié au commerce des chevaux, empêche de réguler étroitement les activités commerciales. À partir de 1760, Antoine de Sartine, lieutenant général de police, fait du marché aux chevaux le lieu privilégié de son interventionnisme. L’intention est de réguler le commerce des équidés et ses acteurs à partir de ce pôle spécifique. Ce nouvel investissement de la police s’inscrit dans les réflexions générales de l’administration qui concernent la gestion des marchés parisiens. La structuration du marché aux chevaux passe par deux grandes réformes : la refonte physique du terrain et de ses établissements et l’élaboration d’un nouveau règlement. C’est un tout nouveau service qui est offert à la collectivité, assurant aux clients un espace sécurisé pour tenir leurs négociations. Les investigations de la police sont menées par une équipe permanente de surveillance, formée par l’inspecteur du marché aux chevaux et des cavaliers de la maréchaussée. À partir de 1762, ils travaillent dans un bureau, où les commis tiennent un registre des ventes et une petite caisse. L’inspecteur du marché aux chevaux, François-Jacques Guillotte, et ses fils successeurs, Charles et Alexandre, travaillent en étroite collaboration avec le commissaire de police du quartier de la place Maubert, Jean-Baptiste-Charles Lemaire. À partir de 1762, ils déploient ensemble une répression contre les receleurs de chevaux, car le marché est un pôle de revente prisé par les malfaiteurs. Ceux-ci frappent dans les écuries des exploitations fermières et viticoles établies dans les plaines de l’Île-de-France. Une ambitieuse tentative de centralisation des informations sur les vols équins voit le jour au quartier de la place Maubert. Le duo formé par Lemaire et Guillotte constitue un nouveau recours pour les victimes de vols de chevaux. À l’aide de la collaboration des brigades de la maréchaussée, l’ouverture des procédures s’accélère et les témoignages sont centralisés dans l’hôtel du commissaire. En menant une enquête d’envergure dans les archives produites par les commissaires de police du Châtelet, entre autres, l’étude appréhende le marché aux chevaux dans toute sa dynamique, et ce, jusqu’aux premiers temps de la Révolution française. Trois espaces sont concernés : le marché, la capitale et le royaume de France. Imbriqué dans le réseau national des échanges équins, le marché de Paris forme un creuset d’échanges reliant la capitale à ses faubourgs et ses campagnes.
_____________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paris, marché, chevaux, police, ordre urbain.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
|
Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Bastien, Pascal |
Mots-clés ou Sujets: |
Marché aux chevaux / Paris (France) / Surveillance policière / Histoire / 17e siècle / 18e siècle |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département d'histoire |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
27 juin 2023 14:51 |
Dernière modification: |
27 juin 2023 14:51 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16665 |