Joly, Eric
(2023).
« (Dé)colonialité : regard postcolonial sur l'étude des villes et urbanités d'Afrique subsaharienne par la géographie savante francophone » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en géographie.
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Résumé
Les villes et urbanités subsahariennes, s’exprimant par des modes d’habiter et des pratiques socioterritoriales si novateurs et hybridants par rapport aux référents urbains occidentaux, demeureraient généralement peu ou mal comprises dans toutes leurs nuances et complexités, ce en raison de modes d’appréhension jusqu’ici préconisés insuffisamment bien nantis pour les réfléchir. À ce sujet, une littérature anglo-saxonne, articulée en une Southern Urban Critique, en appelle d’une désoccidentalisation des imaginaires façonnant les modes de lecture, ce afin que les villes des Suds puissent s’exprimer avec leurs propres grammaires. Au sein de la géographie francophone toutefois, le rôle des imaginaires occidentaux comme guidant le regard scientifique demeure sensiblement moins exploré. C’est pourquoi, dans ce mémoire, nous souhaitons réfléchir aux imaginaires et diktats cognitifs présidant aux allants de soi épistémologiques qui caractérisent la géographie savante francophone dans l’étude des villes et urbanités subsahariennes. Nous proposons d’explorer l’hypothèse selon laquelle cette même géographique, dans ses moyens et pratiques, est surdéterminée par une colonialité de la pensée (Quijano, 1994) foncièrement occidentalo-centrique qui bride, voire ampute, sa capacité à pleinement engager et traiter les imaginaires et la géographicité subsahariennes. Afin d’éprouver pareille hypothèse, nous avons mené une analyse critique du discours sur 134 articles publiés dans des revues de géographie francophone issues à la fois de l’Occident que de l’Afrique francophone, ce de 2002 à 2020. Pour ce faire, nous avons fait nôtres les velléités des géographies postcoloniales, qui interrogent l’autorité des discours et imaginaires occidentaux et leur nature hégémonique dans la lecture de notre condition habitante. L’analyse des résultats révèle des constats de trois ordres : d’abord, une faible actualisation des tenants épistémologiques à l’aune des réalités urbaines subsahariennes; ensuite, la prégnance d’un imaginaire reproducteur de l’urbain qui recourt mécaniquement aux caractéristiques des villes occidentales pour traiter et lire les villes et urbanités subsahariennes; enfin, une quasi-absence de dialogue scientifique entre les géographies occidentaux-ales et afro-continentaux-ales. Notre étude permet ainsi d’éclairer les modes de production de connaissances géographiques sur les villes et urbanités subsahariennes, ce alors que comment on les comprend et ce qu’on en sait déterminent à plusieurs égards le geste urbanistique et aménagiste, que d’aucun-e-s souhaitent plus respectueux et au diapason des typicités urbaines subsahariennes et, dès lors, plus pérenne.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : postcolonialisme, épistémologie de la géographie, imaginaire géographique, villes subsahariennes, urbanité
| Type: |
Mémoire accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Bédard, Mario |
| Mots-clés ou Sujets: |
Villes / Afrique subsaharienne / Géographie / Épistémologie / Postcolonialisme |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de géographie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
08 mai 2023 11:24 |
| Dernière modification: |
08 mai 2023 11:24 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16531 |
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