Brousseau Desaulniers, Antoine
(2023).
« Prendre la mesure du passé : la société civile, les élus et les transformations de la culture politique en regard des enjeux linguistiques et constitutionnels au Québec (1967-1982) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en histoire.
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Résumé
Cette thèse jette un nouveau regard sur la question nationale de 1967 – année charnière dans la montée en puissance du nationalisme québécois territorial et revendicateur – au rapatriement constitutionnel de 1982. Plus précisément, elle a pour objectif de retracer les transformations de la culture politique de la Révolution tranquille en étudiant les interventions des responsables politiques et des groupes de la société civile qui s’investissent dans les débats linguistiques et constitutionnels au Québec. Se faisant, cette thèse apporte des nuances aux débats relatifs à la question nationale en démontrant
toute la diversité d’opinions sur celle-ci que l’on retrouve au sein de la société civile. Pour retracer ces transformations de la culture politique, nous étudions plus particulièrement l’univers discursif des représentations symboliques et identitaires – au premier chef les usages du passé – que véhiculent les acteurs dans le cadre de leurs interventions. Ces représentations sont porteuses de valeurs qui se rapportent à des
univers symboliques particuliers, en plus d’être liées à des prises de position précises. Ainsi, à travers l’étude de ces représentations, différentes conceptions de la liberté, de l’égalité et de la place de la communauté politique québécoise dans l’ensemble canadien se dévoilent, ce qui nous permet de classer ces positions des acteurs sur deux axes composés de dyades conceptuelles : régionaliste-centraliste d’une part et pluraliste-moniste d’autre part. Ainsi, en illustrant comment les acteurs de la société
civile et les responsables politiques se situent sur ces axes, les débats constitutionnels et linguistiques se révèlent avec des contours actualisés où les protagonistes ne sont plus simplement départis entre les deux blocs monolithiques que l’historiographie a eu tendance à dépeindre : les souverainistes et partisans de l’unilinguisme contre les fédéralistes et partisans du bilinguisme. Cette façon d’appréhender les débats relatifs à la question nationale nous permet entre autres de voir comment l’idée selon laquelle le Canada a été fondé par les deux « peuples fondateurs » – représentation structurante de la culture politique – est mise à mal tout au long de la période par différents groupes. Sans qu’elle tombe pour autant
dans la désuétude, la remise en question de cette idée par les Autochtones, les groupes ethnoculturels, mais aussi certains nationalistes québécois, nous permet de mieux situer l’émergence d’un idéal multinational d’une part et, d’autre part, l’émergence de la « société distincte » québécoise comme nouvelle représentation structurante du champ politique québécois.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : question nationale, culture politique, prise de parole citoyenne, nationalisme, pensée fédéraliste
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Savard, Stéphane |
Mots-clés ou Sujets: |
Nationalisme / Québec (Province) / Culture politique / Société civile / Politiciens / Groupes de pression / Usages publics du passé / 20e siècle |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département d'histoire |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
17 avr. 2023 10:33 |
Dernière modification: |
17 avr. 2023 10:33 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16481 |