Léveillé, Edith
(2023).
« Différences inter-sexes des effets des commotions cérébrales sur la reconnaissance des émotions » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Une commotion cérébrale est une atteinte cérébrale traumatique induite par des forces biomécaniques appliquées directement à la tête ou indirectement (e.g. cou, reste du corps) avec une force impulsive transmise à la tête (McCrory et al., 2017). Elle affecte un ensemble de régions et de structures cérébrales, notamment celles impliquées dans les fonctions cognitives et émotionnelles (Adolphs, 2002a, 2002b; Fusar-Poli et al., 2009; Phillips et al., 2003; Sabatinelli et al., 2011). Plusieurs études ont documenté les effets cognitifs des commotions cérébrales, mais très peu ont porté sur ses séquelles émotionnelles. À notre connaissance, une seule étude s’est intéressée à la reconnaissance des émotions chez les athlètes multi-commotionnés et a rapporté des différences liées au sexe, les athlètes commotionnés de sexe masculin et féminin présentant des patrons d’altérations distincts (Carrier-Toutant et al., 2018). Cependant, les mécanismes responsables de ces différences sexuelles ne sont pas encore bien connus. La présente thèse vise donc à étudier les effets des commotions cérébrales multiples sur la reconnaissance des émotions, mais aussi les différences liées au sexe dans la reconnaissance émotionnelle chez les athlètes multi-commotionnés et certains des mécanismes sous-jacents à ces différences. Pour ce faire, nous avons effectué trois études dans lesquelles nous avons comparé les réponses comportementales et électrophysiologiques d’athlètes multi-commotionnés et contrôles de sexe masculin et féminin à une tâche de reconnaissance des émotions. Cette tâche était composée des six expressions faciales émotionnelles de base (i.e. peur, colère, dégoût, joie, tristesse, surprise), combinées entre elles à différentes intensités (e.g. 26/74%, 38/62%, 50%). Les participants devaient identifier l’émotion exprimée par le visage pendant que l’activité électrique de leur cerveau était enregistrée à l’aide de l’électroencéphalographie (EEG). En plus de cette tâche, les participants devaient compléter des questionnaires psychologiques, des tests neuropsychologiques ainsi que des tâches contrôles (e.g. visuelles, de perception des visages). Ils devaient également fournir un échantillon de salive afin de mesurer les concentrations d’hormones sexuelles (i.e. estradiol, progestérone, testostérone). Dans la première étude, les résultats ont révélé des altérations de la reconnaissance des émotions négatives chez les athlètes multi-commotionnés de sexe masculin, mais pas féminin. Plus précisément, les athlètes commotionnés masculins avaient plus de difficultés à identifier ces émotions et avaient besoin d’une plus grande intensité émotionnelle pour les reconnaître lorsqu’elles étaient présentées que les contrôles de même sexe et les athlètes féminines commotionnées. Pour leur part, les athlètes féminines commotionnées et contrôles performaient de façon comparable à la tâche. La deuxième étude a quant à elle porté sur l’adaptation de la tâche de reconnaissance des émotions à l’EEG et sa validation auprès de participants en santé. Les résultats ont montré des effets de l’émotion, de l’ambiguïté émotionnelle ainsi qu’une interaction entre l’émotion et l’ambiguïté sur les réponses comportementales à la tâche. Ils ont aussi montré que les composantes ERP sensorielles précoces étaient toutes affectées par l’émotion. Elles n’étaient toutefois pas influencées par l’ambiguïté émotionnelle, ni par l’interaction entre l’émotion et l’ambiguïté. Finalement, les résultats de la troisième étude n’ont pas révélé de différences dans les réponses comportementales des athlètes multi-commotionnés et contrôles de sexe masculin et féminin à la tâche de reconnaissance des émotions adaptée à l’EEG, contrairement à la première étude. Ils ont cependant révélé des effets des commotions cérébrales multiples sur les composantes ERP sensorielles précoces, l’amplitude de la N170 des athlètes commotionnés étant plus grande que celle des contrôles. Ils ont également révélé des différences liées au sexe dans les réponses électrophysiologiques des athlètes multi-commotionnés, l’amplitude de la P1 des athlètes commotionnés masculins étant plus petite que celle des contrôles du même sexe. Ces différences sexuelles n’étaient toutefois pas liées aux niveaux des hormones sexuelles. En somme, cette thèse a permis de révéler des effets des commotions cérébrales multiples sur la reconnaissance des émotions. Elle a aussi permis de révéler des différences liées au sexe dans la reconnaissance émotionnelle chez les athlètes multi-commotionnés et a exploré certains mécanismes responsables de ces différences. Cette thèse pourrait ainsi contribuer à l’amélioration de l’évaluation et la gestion des commotions cérébrales dans le sport, en soulignant l’importance d’évaluer les émotions et de prendre en considération le sexe de l’athlète. Elle pourrait aussi contribuer au développement d’interventions afin de remédier aux difficultés de reconnaissance des émotions chez les athlètes commotionnés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : commotion cérébrale, émotion, expression faciale émotionnelle, différences sexuelles ou liées au sexe, électroencéphalographie (EEG), potentiel évoqué ou lié à l’événement (PE).
| Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
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Directeur de thèse: |
Scherzer, Peter B. |
| Mots-clés ou Sujets: |
Commotion cérébrale / Reconnaissance des émotions / Différences entre sexes / Personnes atteintes de lésions cérébrales / Athlètes |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
29 mars 2023 09:55 |
| Dernière modification: |
29 mars 2023 09:55 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16423 |
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