L'impact de l'allongement hésitatif sur les jugements de véracité

Larouche, Chloé (2023). « L'impact de l'allongement hésitatif sur les jugements de véracité » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en linguistique.

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Résumé

Il existe peu de recherches sur les variables phonétiques impliquées dans les jugements de véracité. Cette recherche vise à déceler l’impact de l’allongement hésitatif sur les jugements des locuteur·trice·s du français québécois par rapport à la véracité d’un énoncé entendu. Plus précisément, nous cherchons à savoir si l’hésitation par l’allongement de la voyelle finale d’un mot a une influence sur notre perception de la véracité de ce que dit un·e locuteur·trice. Si oui, a-t-on tendance à juger plus sévèrement ce·tte locuteur·trice lorsque cet allongement est fait sur une catégories grammaticale particulière (pronom, auxiliaire, verbe infinitif, participe passé du verbe principal, participe passé d’un semi-auxiliaire, déterminant, nom, préposition)? Pour répondre à cette question, nous avons enregistré une locutrice du français québécois lors de la production orale de 26 phrases de structures similaires (nombre de syllabes et de mots) et au contenu le plus neutre possible, et nous avons inséré, par analyse-resynthèse à l’aide de Praat, des allongements hésitatifs à différents endroits dans chacune des phrases. Le corpus final était donc constitué de 104 phrases à tester : 26 sans hésitation, 78 avec hésitation. Ces phrases ont été distribuées de manière semi-aléatoire dans six tests de perception différents, chacun présenté à différents groupes de dix particpiant·e·s. Chaque groupe comprenait cinq hommes et cinq femmes, pour un total de 60 participant·e·s. Les participant·e·s étaient des locuteur·trice·s natif·ve·s du français québécois, n’ayant aucun trouble auditif ou de la parole connu et n’ayant jamais reçu de formation sur la détection du mensonge. Les participant·e·s jugeaient chaque phrase de leur test respectif sur une échelle de 1 à 7 par rapport à sa véracité perçue. Les résultats ont été analysés statistiquement pour vérifier l’impact de l’allongement hésitatif de chacune des catégories grammaticales à l’étude sur les jugements de véracité. Les résultats ont révélé que les phrases contenant un allongement hésitatif étaient généralement moins crues que les phrases originales (sans allongement), en particulier lorsque l'allongement était sur le déterminant, la préposition et possiblement le verbe infinitif. Nous avons observé trois types de profils de participant·e·s : confiant·e·s, méfiant·e·s et ambivalent·e·s. Le groupe méfiant avait tendance à juger un allongement du déterminant, de la préposition, du participe passé semi-auxiliaire et de l'auxiliaire plus sévèrement qu'aucun allongement. Le groupe confiant avaient tendance à ne juger que l'allongement du déterminant de cette façon. Pour le groupe ambivalent, la différence n'était significative qu'entre l'allongement du participe passé semi-auxiliaire et le déterminant, un allongement sur ce participe passé étant pour eux plus crédible qu'un allongement sur le déterminant. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : perception de la parole, allongements hésitatifs, jugements de véracité, hésitation, mensonge

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Ménard, Lucie
Mots-clés ou Sujets: Perception de la parole / Hésitation / Allongement (Phonétique) / Mensonge
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 27 mars 2023 14:05
Dernière modification: 27 mars 2023 14:05
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16400

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