Momméja, Léa
(2022).
« Suivi en logement de personnes avec un enjeu de consommation : comment se déploie l'approche de réduction des méfaits au sein des programmes «logement d'abord»? » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social.
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Résumé
Les individus présentant des troubles liés à l’usage des substances psychoactives sont surreprésentés parmi les personnes en situation d’itinérance, un lien comorbide dont la réponse a traditionnellement été le modèle dit Treatment First. Toutefois, la complexification de l'itinérance au cours des vingt dernières années incite les gouvernements canadien puis québécois à réorienter leurs financements afin d'expérimenter le modèle « Logement d’abord ». Celui-ci mise sur une orientation immédiate en logement individuel, sans exigence d'arrêt de la consommation. S'y conjugue une deuxième condition essentielle, la mise en place d'un accompagnement psychosocial fondé sur l'approche par la réduction des méfaits (RDM). Cette seconde disposition apparaît toutefois être régulièrement mal appréhendée. En effet, le modèle Logement d’abord tend à être interprété à travers le prisme unique de l'accès au logement, au détriment de l'intervention fondée sur la RDM qui lui est concomitante. Le flou entourant les modalités concrètes du soutien social apparaît présenter une double origine. D’une part, des recherches quantitatives appréhendant le modèle dans une finalité principalement évaluative
jusqu’alors. D’autre part, des difficultés à se saisir de la RDM, alors qu’historiquement radicale et alternative, elle est désormais une approche dont se réclame les instances institutionnelles. Le présent mémoire vise ainsi à explorer les incarnations concrètes de la RDM en s’intéressant à son déploiement par les acteurs et actrices qui accompagnent au quotidien les participant.e.s des programmes inspirés du modèle Logement d’abord. La démarche de recherche s’appuie sur une approche écologique, en se fondant plus spécifiquement sur le risk environment framework développé par Rhodes (2002, 2009). Ce projet consiste en une étude de cas unique, menée en collaboration avec le milieu étudié, à savoir le Réseau des organismes et intervenants en itinérance de Laval (ROIIL). Il ressort des résultats que les pratiques des acteurs et actrices de terrain tendent à cristalliser une tension intrinsèque à la RDM, entre racines historiques et militantes d’une part, et institutionnalisation de l’approche d’autre part. Alors que plusieurs projets sociopolitiques s’entrechoquent du fait de cette dissension, les intervenant.e.s rencontré.e.s mobilisent différentes stratégies de résistance, plus ou moins articulées, afin de façonner et moduler la formule Logement
d’abord officiellement prescrite. En conclusion, une sensibilisation des acteurs et actrices à la dimension politique de la RDM peut être une avenue intéressante pour optimiser l’accompagnement des personnes engagées au sein de ces programmes.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : itinérance, consommation, réduction des méfaits, logement, travail social
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Flores-Aranda, Jorge |
Mots-clés ou Sujets: |
Réduction des méfaits liés aux drogues / Toxicomanes / Logement / Réinsertion sociale / Accompagnement social / Itinérance |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > École de travail social |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
24 févr. 2023 13:55 |
Dernière modification: |
07 mars 2023 14:33 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16347 |