Gagné, Florence
(2022).
« Du génocide à la défense internationale des droits humains : généalogie de la problématisation des peuples autochtones par le Canada au sein du système international des droits humains (1948-2007) » Travail dirigé.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Le Canada est largement reconnu sur la scène internationale comme un « champion » des droits humains. Il affirme avoir toujours eu un rôle actif et positif au sein du système international des droits humains, et ce, depuis la mise en place de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948. En revanche, les dernières années ont été marquées par une mise en lumière des actions commises par le Canada envers les populations autochtones sur son territoire, que certains ont qualifiés de génocidaires. Le rapport final de la Commission vérité et réconciliation du Canada de 2015, et celui de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées de 2019, accusaient respectivement le Canada d’avoir commis un génocide et un « génocide culturel ». Plus récemment, nous avons assisté à la découverte de centaines de corps d’enfants sur le site d’un ancien pensionnat à Kamloops en Colombie-Britannique. C’est en ayant ces éléments en tête que notre travail vise à questionner et comprendre l’incohérence entre l’image internationale projetée par le Canada comme un grand défenseur des droits humains depuis la consolidation du système onusien, et son traitement des peuples autochtones sur son territoire, qui relèvent du génocide selon le rapport de l’ENFFADA. À travers une méthode généalogique et une étude par période historique, cette réputation sera questionnée afin de comprendre la problématisation des peuples autochtones pour l’État canadien au fur et à mesure que les droits humains se développent en droit international. Sa posture vis-à-vis des peuples autochtones sur la scène internationale a évolué depuis la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, allant d'une indifférence initiale face à leurs souffrances et aux violences commises, jusqu'à la mise en place de mécanismes concrets pour nuire à la reconnaissance de la violation de leurs droits humains sur la scène internationale. L'intégration restrictive en droit interne de la Convention sur le génocide, les dispositions en lien avec le principe de non-rétroactivité du Statut de Rome ou les négociations de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones sont examinées et mettent en lumière le rôle, souvent réticent et en recul face à la communauté internationale, qu'a pris le Canada face au développement des droits des peuples autochtones.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Peuples autochtones, Canada, génocide, droits humains, Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, Pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme, Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, généalogie.