Chamard-Bergeron, Thomas
(2021).
« La psychanalyse entre herméneutique, naturalisme et psychologie ordinaire » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
La psychanalyse a fait, dans les premières décennies qui ont suivi sa naissance, l’objet de plusieurs critiques philosophiques qui ont souligné ses ambiguïtés conceptuelles. Pour répondre à celles-ci, plusieurs reformulations de la doctrine freudienne ont été proposées. Ce mémoire se propose d’abord d’exposer ces critiques dues à des plumes prestigieuses (Wittgenstein, Popper, Jaspers et Sartre), puis d’évaluer les reformulations qui se sont attachées à préciser, voire parfois à corriger, la doctrine eu égard aux objections soulevées. Trois types de reformulations ont été distingués : les reformulations herméneutiques, naturalistes et enfin celles qui reposent sur une conception de la psychanalyse comme étant une extension de la psychologie ordinaire. Les reformulations herméneutiques (Ricoeur, Schafer, Viderman) suggèrent, à la suite de Wittgenstein, que la psychanalyse n’est pas une théorie qui propose des explications causales aux phénomènes psychopathologiques. Elle fournirait plutôt un schème de description permettant de restituer une intelligibilité à l’action. Les reformulations naturalistes (Grünbaum, Kitcher, Solms) s’attachent à montrer que la critique d’infalsifiabilité adressée à la psychanalyse par Popper est injustifiée. Il existerait des modes de validation possibles des hypothèses psychanalytiques qui sont bien, selon les auteurs cités, d’authentiques explications causales. Enfin, les reformulations de la psychanalyse comme une extension de la psychologie ordinaire (Pataki, Gardner) proposent de redéfinir la découverte freudienne de l’inconscient : Freud aurait démontré qu’il est possible d’utiliser les concepts de la psychologie ordinaire (les désirs et les croyances) dans l’explication des conduites psychopathologiques, si l’on postule que des désirs et des croyances peuvent être inconscients. L’examen critique de l’ensemble de ces reformulations montre toutefois qu’aucune d’entre elles ne parvient à résoudre l’ensemble des difficultés qui grèvent la théorie psychanalytique. Les tentatives de corrections de la doctrine freudienne ayant été en définitive infructueuses, nous concluons en suggérant que la psychiatrie et la psychologie gagneraient à s’affranchir définitivement de toute influence de la pensée psychanalytique.
_____________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : psychanalyse, herméneutique, naturalisme, psychologie ordinaire, inconscient, irrationalité, psychopathologie.
RECHERCHER
PARCOURIR
LIBRE ACCÈS
