Bélanger-Legault, Cassandre
(2020).
« Exploration de l'univers de la gémellité : articulation du Je et du Nous au regard de la construction identitaire » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie (Essai doctoral).
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Résumé
La littérature en psychologie portant sur la gémellité comporte des limites importantes qui font qu’il est difficile de dresser un portrait clair du développement et du fonctionnement psychique des jumeaux. La littérature psychanalytique dresse un portrait psychopathologique des jumeaux ce qui a suscité plusieurs questionnements concernant l’organisation identitaire des jumeaux; ils ont influencé l’élaboration des objectifs et questions de recherche de ce projet ainsi que sa méthodologie. Cet essai doctoral prend en considération les limites de la littérature et propose d’étudier les possibles particularités de l’organisation identitaire des jumeaux, sans jugement par rapport à leur santé psychologique, afin de stimuler de nouvelles pistes de réflexion favorisant une meilleure compréhension de leur fonctionnement psychique. La posture inductive adoptée, selon laquelle l’objet d’étude peut évoluer et se transformer au contact des données, a permis aux questions de recherche de se reformuler avec l’émergence des résultats d’analyse pour devenir une question unique et intégrative : Que comprendre de l’identité des jumeaux, et plus précisément, de l’articulation de leur « Je » et de leur « Nous » ? Ainsi, grâce à une méthodologie qualitative se référant à la psychanalyse et à la méthodologie de la théorisation enracinée, cette étude de cas exploratoire étudie l’organisation identitaire d’une dyade de jumelles dans le respect de leur subjectivité. Les données recueillies à travers une procédure inspirée du modèle de l’Évaluation Thérapeutique développé par S. Finn (Finn et Chudzik, 2010) et de la clinique projective ont permis de proposer un modèle de l’organisation identitaire gémellaire composée d’une identité personnelle définie par le « Je » et d’une identité gémellaire partagée et définie par le « Nous ». La conceptualisation de ce « Nous », en tant qu’entité intrapsychique et interpsychique puisque comportant des caractéristiques identitaires et relationnelles, a mené à un modèle rejoignant le concept d’aire transitionnelle de Winnicott (1971). Ce modèle, développé à partir de pistes de réflexion créatives, novatrices et parfois audacieuses, remet en question l’étude de la gémellité à partir des normes des non-jumeaux et propose de concevoir les limites psychiques des jumeaux comme étant composées de limites soi/nous et de limites nous/autres. Cette recherche se démarque donc tant par les propositions faites concernant la conceptualisation de l’organisation identitaire gémellaire que par la manière d’approcher la gémellité. Ainsi, elle propose un parallèle entre l’altérité de la gémellité et l’altérité culturelle et en s’inspirant de l’ethnopsychanalyse, elle recommande d’adopter une posture décentrée face aux jumeaux tant dans le travail clinique qu’en recherche, permettant l’accueil et le respect de leurs particularités. Finalement, concernant l’utilisation des épreuves projectives, cet essai doctoral met en évidence la pertinence de remettre en question les voies d’interprétations classiques basées sur l’utilisation de normes établies à partir de sujets non-jumeaux dans l’étude de la gémellité.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gémellité, jumeaux, identité, Méthodologie de la théorisation enracinée, clinique projective, aire transitionnelle, limites, psychanalyse
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