Morin-L'Heureux, Geneviève
(2021).
« « Le monstre en moi ne lâche pas l'affaire » : récupération féministe de la Vierge Marie dans Rosemary's Baby et Alien » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
L’objectif scientifique de cette étude réside dans l’intention de présenter une réflexion féministe et littéraire des films, Rosemary’s Baby et de la quadrilogie Alien, à partir du dogme entourant la figure de la Sainte Vierge. D’une part, nous voulons rendre manifeste la reprise de l’iconographie de la Vierge qui confine le féminin dans un paradoxe mêlant virginité et maternité ; d’autre part, nous voulons montrer comment cette image de pureté, construite par le masculin, est renouvelée par une lecture féministe. Le premier chapitre de ce mémoire parcourt l’origine de la figure paradoxale de la vierge-mère, de la mythologie ancienne jusqu’à sa cristallisation dans l’univers catholique. Nous montrerons que la figure de Marie est constitutive d’un ensemble de traditions qui visent à fabriquer un féminin impossible, hors d’atteinte et restreint à sa biologie. À partir de l’étude de Marina Warner sur la Sainte Vierge, nous définirons le dogme de la conception virginale et le ferons dialoguer avec des critiques féministes du mythe. Enfin, ce premier chapitre permettra d’identifier clairement la figure de la Vierge et le discours critique qui entoure le dogme. Le second chapitre retrace les discours féministes de deuxième vague qui concernent le corps de la femme. Nous montrerons que le féminisme des années 1960 et 1970 s’attaque aux représentations qui figent le féminin dans des paradoxes, en ce qu’ils font cohabiter des images disparates et contradictoires dans l’image hégémonique de la Vierge Marie. Ainsi, le cinéma, parce qu’il s’affranchit des contingences du réel, permet de repenser les spectres identitaires qui confinent le féminin dans les tropes de maternité et de virginité. L’analyse du film de Roman Polanski, Rosemary’s Baby, reconduit le récit de Marie et le transforme, remettant en question les tensions paradoxales qui construisent une figure à la fois maternelle et virginale. Le film donne une vision cauchemardesque de la maternité, tout comme il interroge la crédibilité du catholicisme. De même, il subvertit la vision du modèle de la maternité catholique et divise l’image de la vierge-mère par le biais de l’horreur gynécologique. Le dernier chapitre s’attarde à l’analyse de la quadrilogie Alien. Ces films réinvestissent les tropes de maternité et de virginité dans un contexte à la fois futuriste et horrible et présentent une analogie complexe, montrant le corps humain comme un espace pénétrable, féminisé et institué par une politique de domination. Du monde masculin viril, l’alien redéfinit les espaces selon ses propres conditions phénoménologiques, qui sont fluides. Nous étudierons donc la notion d’espace et les rapports de force qui en découlent afin de comprendre en quoi ces films proposent de montrer l’impossible lien entre la maternité et la virginité et comment ils soulignent le caractère monstrueux et oppressif du patriarcat.
_____________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : virginité, Vierge Marie, maternité, féminisme, cinéma américain, Rosemary’s Baby, Alien, Aliens, Alien3, Alien Resurrection, science-fiction, horreur.
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Delvaux, Martine |
Mots-clés ou Sujets: |
Sainte Vierge Marie au cinéma / Virginité au cinéma / Maternité au cinéma / Féminisme et cinéma / Rosemary's baby (Film) / Alien (Film) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
20 juin 2022 10:03 |
Dernière modification: |
20 juin 2022 10:03 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15608 |