Boîtes d'enfance : un dialogue imaginaire entre Joseph Cornell et Walter Benjamin

Crevier, Lyne (2021). « Boîtes d'enfance : un dialogue imaginaire entre Joseph Cornell et Walter Benjamin » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Dans ce mémoire, nous nous proposons d’établir un dialogue inédit entre les oeuvres de l’artiste américain Joseph Cornell (ses boîtes créées entre 1935 et 1940) et certains écrits du philosophe allemand Walter Benjamin (Enfance berlinoise vers 1900 : version dite de Giessen (1932-1933); Éloge de la poupée et autres essais; Walter Benjamin. Archives. Images, textes et signes). Si les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, un fil rouge traverse néanmoins leurs oeuvres respectives, celui d’un attrait pour la face cachée des signes et des mots, et leur vivier de correspondances secrètes à interpréter. Dans le dialogue que nous proposons entre les deux oeuvres, nous voulons explorer leurs propositions, artistiques et poétiques de faire tenir un monde dans une pièce, une chambre ou un meuble de rangement, une simple boîte. Ainsi, les shadow boxes de Cornell sont construites sur le modèle de petits théâtres qui rejouent, entre autres choses, la fin du spectacle forain, des séances de prestidigitation ou du cinéma muet. Elles évoquent également le caractère poétique et artisanal des présentations muséales du XIXe siècle. Pour sa part, Benjamin a écrit certains textes plus près de la littérature que de la philosophie, où les souvenirs d’enfance et les manies du collectionneur (livres, jouets, curiosités) sont exposés. Tant dans l’univers secret de Cornell que dans celui de Benjamin, l’effet de répétition, de boucles ou de surprise, voire de prédilection pour le jeu s’impose. Images, citations, textes ou objets enfouis dans des boîtes à souvenir, semblent disposés à resurgir à l’envi. Ces « boîtes » teintées d’« une si grande nostalgie », Benjamin et Cornell les conçoivent comme des formes simples que chacun se plaît à rapprocher des « mythes en miniature », pour le dire comme Lévi-Strauss. Notre hypothèse est que Cornell et Benjamin ont su tirer des formes simples, au contact du « choc » qu’elles peuvent susciter, au sens employé par Giorgio Agamben, un projet poétique en proie à un souvenir tel qu’il « brille à l’instant d’un péril ». Le projet de Cornell se placerait, lui aussi, sous une optique dialectique qui reconnaît le quotidien comme impénétrable et l’impénétrable comme quotidien. Le dialogue « imaginaire » entre Cornell et Benjamin mettrait donc en parallèle le souvenir d’enfance relié à l’opacité des signes du XIXe siècle, et la nouvelle transparence de ceux produits sous l’emprise de la modernité de la première moitié du XXe siècle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Joseph Cornell, Walter Benjamin, shadow boxes, petits théâtres, souvenirs d’enfance, jeu, formes simples, Giorgio Agamben, opacité des signes du XIXe siècle, modernité de la première moitié du XXe siècle

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Villeneuve, Johanne
Mots-clés ou Sujets: Joseph Cornell / Walter Benjamin / Enfance dans la littérature / Enfance dans l'art / Collections dans la littérature / Boîtes dans l'art
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 22 juin 2022 09:59
Dernière modification: 22 juin 2022 09:59
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15599

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