Martin-Valois, Corinne
(2022).
« Une « patate chaude » ! : perspectives d'intervenant.e.s sociaux.ales issu.e.s de l'immigration sur la question de la spiritualité » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en travail social.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Cette étude s’inscrit dans un contexte socioculturel québécois caractérisé par une diversité sur le plan culturel et spirituel. Au Québec, tout comme dans plusieurs sociétés séculières, certaines tensions entre les valeurs de la laïcité et le respect de la diversité, notamment celle liée à la spiritualité, marquent l’univers social. Influencée par la société dans laquelle elle évolue, la discipline du travail social n’y fait pas exception. En regard à ces dissonances sur le plan des croyances, cette recherche exploratoire s’intéresse aux perspectives d’intervenant.e.s sociaux.ales ayant immigré au Québec et s’identifiant comme spirituel.le.s sur la question de l’intégration de la spiritualité au sein de l’intervention sociale. Elle s’interroge d’une part, sur les perspectives des répondant.e.s quant à la portée et aux limites de l’intégration de la dimension spirituelle des personnes au sein de la relation d’aide. Elle s’attarde d’autre part, à l’identité spirituelle des répondant.e.s et ses implications dans le cadre de leur travail. Ainsi, à partir des concepts d’habitus (Bourdieu, 1972, 1993) et de réflexivité (D’Cruz et al. 2007), l’analyse des résultats révèle que les répondant.e.s abordent la dimension spirituelle des personnes qui demandent des services lorsqu’il y a une ouverture sur cet aspect. Ces dernier.ère.s attestent que cet aspect peut constituer une « ressource », un « pilier » supplémentaire sur lequel il est possible d’appuyer leurs interventions. D’autre part, les résultats témoignent du rôle que peut jouer la spiritualité comme ressource interne chez les répondant.e.s, notamment à travers le soutien et la force qu’elle peut leur apporter face aux difficultés liées à leur travail. Les discours des répondant.e.s laissent toutefois présager l’existence de certaines tensions liées à la spiritualité et à l’exercice du travail social au sein des milieux de pratique. Ces tensions ont des impacts à la fois sur le déploiement de leur identité spirituelle au sein de leur équipe de travail, ainsi que sur la reconnaissance de la dimension spirituelle comme levier pour la relation d’aide. Le terme « patate chaude », utilisé par une de nos répondant.e.s, illustre le statut paradoxal de la spiritualité vécue par ces dernier.ères dans le contexte de leur travail. En regard à cette réalité, quelques pistes de réflexions quant aux alliances possibles entre ces deux univers sont présentées dans cette étude. Nous croyons que la création d’espaces pour discuter de la spiritualité et de ses implications dans la vie personnelle et professionnelle des étudiant.e.s et des praticien.ne.s puisse favoriser une posture réflexive et critique chez ces dernier.ère.s. Ces espaces d’échanges, où les savoirs expérientiels des TS seraient mis à contribution, constitueraient une première étape vers le développement de pratiques qui tiennent compte de la dimension spirituelle des individus tout en respectant les valeurs du travail social.
_____________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Spiritualité, intervenant.e.s immigrant.e.s, travail social
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Hordyk, Shawn-Renée |
Mots-clés ou Sujets: |
Travail social / Spiritualité / Travailleurs sociaux immigrants |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > École de travail social |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
31 mai 2022 10:39 |
Dernière modification: |
31 mai 2022 10:39 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15539 |