Le nombre et la définitude dans le syntagme nominal en albanais

Vocaj, Etleva (2008). « Le nombre et la définitude dans le syntagme nominal en albanais » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en linguistique.

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Résumé

Cette thèse porte sur la distribution et l'interprétation des expressions nominales introduites par un nom 'nu' (libër 'livre') ou par un nom suivi du/des suffixe(s) de nombre et/ou de définitude (libra 'livres', libri 'le livre', librat 'les livres'), en albanais. Les particularités de l'albanais consistent premièrement dans le fait que les formes du nom qui ne contiennent pas de déterminant peuvent être employées référentiellement, deuxièmement, l'albanais peut utiliser la forme 'nue' du nom dans des contextes prédicatifs et troisièmement il peut effacer le nom, utilisant les déterminants seuls. La problématique est envisagée dans le cadre d'une approche théorique néo-saussurienne proposée par Bouchard (2002, 2005) qui se base sur le principe que le langage n'est pas primordialement le reflet d'un système computationnel, mais plutôt que l'interaction des propriétés antérieures au langage (les propriétés physiologiques du système sensorimoteur et celles cognitives du système conceptuel) détermine le système des langues naturelles. Notre analyse s'articule autour du Paramètre du Nombre, qui dérive d'une propriété sémantique fondamentale, la nécessité d'indiquer minimalement au niveau conceptuel qu'un actant est en jeu dans l'événement décrit par la phrase, et du fait que le système sensori-moteur offre des moyens équivalents entre eux pour l'exprimer à l'intérieur d'une expression nominale. Nous soutenons que les propriétés observées en albanais sont une conséquence directe de l'organisation du système de Nombre et des moyens formels que l'albanais utilise pour exprimer les oppositions qui constituent ce système, et des choix qu'il fait dans la façon de conceptualiser la notion de Nombre au niveau du système conceptuel-intentionnel, et dans la façon de réaliser chacun de ces choix au niveau du système articulatoire-perceptuel. La thèse offre un nouveau support empirique à l'analyse de Bouchard (2002), qui propose que les différences entre les systèmes nominaux du français et de l'anglais découlent de la façon de marquer le Nombre -le français sur le déterminant et l'anglais sur le nom, et l'élargit par l'introduction d'un nouveau concept, le 'Numérable'. Le Numérable est une valeur du nombre qui indique que le nominal a la possibilité de dénombrer, recouvrant toutes les options possibles de nombre, mais qu'il n'est pas obligé de le faire tant que ceci n'est pas nécessaire. Le système de Nombre en albanais contient le Numérable et l'opposition singulier vs. pluriel, mais la langue ne possède pas de forme particulière morphologique pour exprimer chacune de ces valeurs. Il utilise la forme 'nue' du nom pour exprimer le Numérable et le singulier indéfini. Le nom 'nu' peut être utilisé aussi bien en position prédicative que référentielle parce que sémantiquement il a le strict nécessaire pour pouvoir le faire. Il peut être interprété comme un nom de masse, un 'weak indefinite', un nom d'espèce ou un générique. Cette distribution est cependant régie par une contrainte d'accord, qui exige une concordance en nombre entre les arguments et le verbe. Dans les cas où le nombre précis est requis, l'albanais présente une autre particularité. Il grammaticalise deux façons de conceptualiser la notion de Nombre, qui contribuent de deux façons à l'interprétation sémantique: le Nombre qui atomise l'ensemble et permet d'accéder aux individus qui le composent et le Nombre qui caractérise le type d'individu délimité par la classe du nom. Chacune de ces conceptualisations est marquée au niveau du système articulatoire-perceptuel par des marques morphologiques différentes. Le Nombre qui atomise l'ensemble est marqué sur le déterminant, tandis que le Nombre qui caractérise la nature des membres du supra-ensemble est marqué sur le nom. Ainsi, le nom pluriel, exprimant un nombre 'catégorisant', peut seulement dénoter un ensemble pluriel, mais n'est ni en mesure d'indiquer ni la quantité ni l'identité des individus qui le composent. Le nom pluriel ne peut pas faire référence au supra-ensemble et identifier la totalité des individus qui composent la classe que le nom dénote. Il est incapable d'introduire l'effet de nominalisation, nécessaire pour obtenir une lecture d'Espèce et par conséquent une lecture Générique. La seule lecture possible sera une lecture existentielle. Par contre, le déterminant exprimant le nombre atomisant, peut identifier à lui tout seul un des actants de l'événement décrit par la phrase. La présence du nom ou d'un autre élément porteur de nombre n'est pas requise. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Syntagme nominal, Albanais, Nom, Nombre, Déterminant.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Bouchard, Denis
Mots-clés ou Sujets: Albanais (Langue), Syntagme nominal, Nom (Linguistique), Nombre (Grammaire), Déterminant
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 17 déc. 2008
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:07
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/1523

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