Camirand Lemyre, Laurie
(2020).
« Des relations au territoire à une stratégie d'émancipation politique : Masko Cimakanic Aski, une vision de protection territoriale atikamekw nehirowisiw » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Aujourd’hui de nombreux peuples autochtones s’engagent dans la création d’aires protégées afin d’arrêter l’extractivisme, d’assurer un meilleur contrôle sur leur territoire, de revitaliser leurs pratiques et renforcer leur système de gouvernance. C’est dans cette foulée que ce mémoire repense la signification d’une aire protégée sous un point de vue autochtone. L’étude s’intéresse à la vision territoriale sur laquelle se fonde un projet d’aire protégée atikamekw nehirowisiw au Québec, un projet cherchant à s’inscrire dans le programme des aires protégées de l’État québécois. Ce mémoire propose une analyse critique du système colonial qui a procédé en cadence à l’accaparement des espaces naturels pour l’exploitation comme pour la conservation, en retirant aux autochtones leurs moyens d’existence. En regard à ce passé colonial, les aires protégées sont ici observées selon leur capacité à transcender les dynamiques des structures du pouvoir pour appuyer la décolonisation des projets et visions autochtones. Pour en comprendre les enjeux, la recherche s’ancre dans les systèmes fonciers et les structures d’autogouvernance. Par exemple, chez les Atikamekw, les familles et les chefs de territoire jouent un rôle notoire dans l’organisation sociale et territoriale, c’est pourquoi l’étude aborde l’enjeu à partir du point vu d’une famille atikamekw. Cette approche a pour force de dépeindre de façon inédite les rapports de gouvernance, observant l’articulation de la vie politique atikamekw à plusieurs échelles : au sein même d’une famille, d’une communauté, d’une nation, aussi bien qu’à travers la relation État/autochtone. Ainsi, ce mémoire présente une étude de cas construite à travers une démarche active, reposant sur neuf entrevues semi-dirigées, des ateliers de discussion ainsi qu’à travers un engagement continu sur le plan des enjeux politiques en pratique. L’analyse conclut que la vision atikamekw repose sur la continuité d’une relation au territoire, où l’approche de la conservation repose sur les bienfaits du maintien du mode de vie, des savoirs et l’atteinte d’un bien-être communautaire. De plus, la recherche souligne que le programme des aires protégées s’opère toujours sous des pratiques homogènes qui compartimentent les visions et les projets autochtones. Ce faisant la décolonisation doit être posée au cœur de ces modèles de conservation, s’assoyant sur un renforcement des droits ancestraux, afin de refléter les volontés multiples et répondre aux critiques que sont amenés à formuler les groupes autochtones dans leur mobilisation.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Aires protégées autochtones, conservation, ontologie politique, gouvernance autochtone, Atikamekw, cogestion, nature/culture,résurgence culturelle
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Houde, Nicolas |
Mots-clés ou Sujets: |
Territoires autochtones / Politique et gouvernement / Atikamekw Nehirowisiwok / Aires protégées / Conservation des ressources naturelles / Cogestion / Résurgence autochtone / Wemotaci / Québec (Province) |
Unité d'appartenance: |
Faculté de science politique et de droit > Département de science politique |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
07 déc. 2021 12:10 |
Dernière modification: |
07 déc. 2021 12:10 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14869 |