Primeau, Guillaume
(2020).
« Reconstitution des conditions écohydrologiques et accumulation du carbone dans les tourbières du bassin versant de la rivière Romaine, Minganie, Québec » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en géographie.
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Résumé
Trois tourbières situées dans le bassin versant de la rivière Romaine ont été échantillonnées suivant un gradient de nordicité afin de reconstituer les conditions écologiques et hydrologiques qui ont influencé leur développement et permis l’accumulation du carbone au cours de la période holocène. Après avoir effectué des sondages pour reconstituer la topographie des bassins, le secteur le plus profond de chacune des trois tourbières a été échantillonné afin de retracer l’histoire la plus longue de leur développement respectif. Les reconstitutions écologiques et hydrologiques ont été réalisées à partir de l’analyse des macrofossiles végétaux et des thèques de thécamoebiens. Des analyses géochimiques ont permis d’obtenir le pourcentage de carbone et d’azote contenu dans la tourbe au cours des différentes périodes hydroclimatiques et de calculer les taux d’accumulation du carbone en lien avec ces différentes périodes. Des modèles d’âges ont été construits à partir des résultats de datations au 14C pour le long terme et au 210Pb pour la période récente. Ces chronologies ont ensuite permis de mesurer les taux apparents d’accumulation du carbone à court (RERCA; 1865, 1915 et 1965 CE) et long terme (LORCA) et démontré que les périodes d’accumulation du carbone ont été asynchrones entre les trois tourbières le long du gradient latitudinal. Enfin, les mesures de profondeur de la tourbe ont servi à produire des modèles de la morphologie des bassins tourbeux et de quantifier le contenu en carbone à l’intérieur de chacun de ceux-ci. Les résultats montrent que le début du développement des tourbières dans le bassin versant de la rivière Romaine a été influencé par la latitude. Du sud au nord, les tourbières Bouleau et Mista se sont développées rapidement après le retrait de l’inlandsis laurentidien vers 9070 et 8400 cal BP respectivement, alors que la tourbière Auassat, située dans un contexte subarctique, s’est mise en place vers 6270 cal BP. Les quantités de carbone séquestré par les tourbières (respectivement 200,72 kt C, 14,73 kt C et 9,29 kt C) et par unité de surface (133,12 kg C m-2, 86,08 kg C m-2 et 42,5 kg C m-2) présentent aussi des valeurs qui décroissent vers le nord. Une hausse des taux d’accumulation (54,8 g m-2 an-1, 21,4 g m-2 an-1 et 12,1 g m-2 an-1) a été enregistrée au cours de l’Optimum climatique holocène pour les tourbières Bouleau (5800 cal BP), Mista (5080 cal BP) et Auassat (4420 cal BP) du sud au nord alors qu’une baisse associée à la période froide du Néoglaciaire s’est produite de façon inverse soit du nord vers le sud (4,7 g m-2 an-1 à 3360 cal BP à Auassat; 9,7 g m-2 an-1 à 2700 cal BP à Mista et 28,5 g m-2 an-1 à 2330 cal BP à Bouleau). La tourbière Auassat, un fen subarctique, a été celle qui a enregistré les effets de l’Optimum climatique le plus tardivement et le refroidissement du Néoglaciaire le plus rapidement. Des taux d’accumulation très bas à cette latitude suggèrent de probables épisodes de formation de pergélisol entre 3360 et 50 cal BP limitant la période de croissance des végétaux. Le passage récent vers l’ombrotrophie (40 cal BP) de cette tourbière est associé au réchauffement climatique des dernières décennies qui a favorisé un allongement de la saison de croissance et des taux élevés d’accumulation de la tourbe. Cette étude vient renforcer les résultats obtenus dans d’autres régions du Québec nordique où sont aussi enregistrées des saisons de croissance plus longues accompagnées de taux d’accumulation de la tourbe très élevés au cours des dernières décennies. Ces changements ont favorisé une transition fen-bog récente dans plusieurs tourbières situées à la limite sud de distribution des fens subarctiques et suggèrent une migration potentielle de la limite nord des tourbières ombrotrophes avec le réchauffement des températures et l’allongement de la saison de croissance. Si le rayonnement photosynthétiquement actif augmente et que l’indice d’humidité climatique (précipitation annuelle – potentiel d’évapotranspiration annuelle) est maintenu ou plus élevé dans la région de la rivière Romaine, il est alors possible que les tourbières séquestrent une quantité plus importante de carbone au cours des prochaines décennies.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Holocène, dynamique du carbone, Minganie, paléoécologie, paléohydrologie, tourbière, gradient de nordicité, réchauffement climatique récent.
| Type: |
Mémoire accepté
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| Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A. |
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Directeur de thèse: |
Garneau, Michelle |
| Mots-clés ou Sujets: |
Tourbières / Piégeage du carbone / Minganie / Holocène /
Paléoécologie / Paléohydrologie / Réchauffement de la Terre |
| Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de géographie |
| Déposé par: |
Service des bibliothèques
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| Date de dépôt: |
21 oct. 2021 08:31 |
| Dernière modification: |
21 oct. 2021 08:31 |
| Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14749 |
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