Duchesneau, Catherine
(2021).
« Utopiques situées : penser avec les savoirs troubles et affectants du tourner en danse » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sociologie.
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Résumé
Cette thèse porte sur des manières de penser, chercher et écrire autrement en sociologie (et en sciences humaines et sociales) avec les savoirs de danseur·se·s et chorégraphes, et les pensées de théoriciennes féministes, alliant pragmatisme et pratique utopique. Mon attention se dirige vers trois danses explorant le geste de tourner, ainsi que vers leur dispositif (chorégraphique et scénographique notamment) : NOUS (2014), Le cri (2008) et Revolutions (2018). En première partie, je raconte le processus de ma recherche. M’interrogeant sur le « social » de la sociologie et m’opposant aux super-savoirs académiques, scientifiques, sociologiques, je cherche des méthodes et modes d’écriture pour ouvrir le « social » à une multiplicité d’acteur·rice·s et laisser errer la recherche avec elles et eux (chapitre I). Je présente en chapitre II la manière dont s’est exercée mon écriture (dans un processus de description et de redescription) et comment j’en suis venue à voir les créations comme des « utopiques », soit des pratiques par lesquelles sont expérimentés d’autres modes d’attention et de relation, d’autres possibles encorporés et situés. Mon mode d’écriture est à l’œuvre dans les trois chapitres centraux (III, IV, V) de la deuxième partie (intitulée « Co-écritures »), consacrés à chacune des trois créations choisies. J’entrelace dans les trois études des moments de description, où je m’allie aux points de vue de la caméra captant la performance avec public, et des moments de redescription, avec les mots des danseur·se·s et chorégraphes sur leur création. Je tente d’éprouver et de nommer pragmatiquement ce qu’il se passe dans leur création, ce qui y est travaillé et ce qu’elle (me) fait. En troisième et dernière partie – intitulée « Affectations » – je m’inspire des utopiques dansées et chorégraphiques pour penser des « utopiques situées » sociologiques, de sorte à affecter les modes de recherche et la connaissance en sciences sociales par des « troubles utopiques », ou « utopiques troubles ». En guise d’épilogue, j’ouvre encore la recherche avec La Canopée, une proposition chorégraphique de Catherine Lavoie-Marcus, que j’ai expérimentée comme participante danseuse, et dont je continue de tirer des savoirs sur la réciprocité du toucher, la responsabilité et l’exaltation collective.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : savoirs situés, utopie/utopique, affectation, tourner, danse, chorégraphie, méthodologie, sociologie pragmatique, épistémologie féministe, éthique du care, posthumanisme