Sahakian, Taline
(2020).
« Neuropsychologie de la balance des modulations énergétiques du corps par les hémisphères cérébraux chez l'enfant et l'adolescent » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
La manifestation d’une hémi-inattention à l’hémi-champ gauche chez les personnes avec un trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) est bien établie dans la littérature scientifique. Cependant, cet effet latéralisé est rarement interprété comme étant un phénomène énergétique associé à la dépense énergétique corporelle ou mentale. Cette présente étude, basée sur le modèle énergétique de spécialisation hémisphérique de Braun, a comme objectif de valider celui-ci. Pour ce faire, elle examine les particularités neuropsychologiques de groupes de jeunes clients d’une clinique neuropsychologique présentant des niveaux d’activités psychomotrices opposés. De plus, elle examine des groupes cliniques du TDAH, c’est-à-dire qu’un groupe à présentation inattentive prédominante (TDAH[I]) est comparé à un groupe à présentation hyperactive/impulsive prédominante ou à présentation combinée (TDAH[H/C]). La première prédiction était que le groupe hypoactif (H-) manifestera de l’hémi-inattention significativement plus à droite aux tests neuropsychologiques, comparé au groupe hyperactif (H+). La deuxième prédiction était que le groupe H- reproduira des figures significativement plus petites, comparativement au groupe H+. La troisième prédiction était que le groupe H- traitera l’information significativement moins rapidement, comparé au groupe H+. Pour ce qui est des groupes cliniques, nous avions prédit que le groupe TDAH(I) présenterait une hémi-inattention significativement plus à droite, reproduirait des figures significativement plus petites et traiterait l’information significativement moins rapidement, que le groupe TDAH(H/C). Cette étude a évalué les dossiers cliniques de plus de 469 enfants et adolescents âgés entre 5 et 16 ans provenant du Centre d'Intervention Multidisciplinaire pour l'Élève (CIME) et comportant un questionnaire Conners complété et au moins un test neuropsychologique pertinent. Des groupes ont ensuite été formés à partir de cet échantillon. Pour la première série de prédictions, la formation des groupes a été basée sur l’échelle «Hyperactivité/impulsivité» du questionnaire Conners (échelle H). Pour la deuxième série de prédictions, des groupes ont été formés en fonction des diagnostics cliniques posés par des neuropsychologues accrédités. Selon le modèle énergétique de spécialisation hémisphérique, il était prédit que la latéralité des effets sera significativement plus manifeste avec l’échelle H qu’avec les diagnostics cliniques. Les quatre mesures suivantes représentent les variables dépendantes : 1) le biais de distance à gauche versus à droite (hémi-distance) ; 2) le biais de performance à gauche versus à droite (hémi-performance) ; 3) la taille des figures reproduites et 4) la vitesse de traitement (Indice Vitesse de traitement de l’information). L’hémi-distance a été analysée pour le Test Développemental d’Intégration Visuomotrice de Beery (VMI). L’hémi-distance, l’hémi- performance et la taille ont été mesurées pour le test de la Figure Complexe de Rey (FCR). La vitesse de traitement de l’information a été obtenue à l’aide de l’Échelle d’Intelligence de Wechsler pour enfants (WISC-IV et WISC-V) ou pour petits enfants (WPSSI-III et WPSSI-IV). Des tests t de Student et des analyses de variance (AV) ont été effectués pour tester les prédictions. Les résultats confirment les disparités attendues des profils neuropsychologiques. Ils montrent que le groupe H- manifeste de l’hémi-inattention visuospatiale significativement plus à droite, comparé au groupe H+. De plus, les dimensions des figures reproduites par le groupe H- sont significativement plus petites, comparées à celles du groupe H+. Les résultats sont répliqués aux deux tests neuropsychologiques. En ce qui concerne la vitesse de traitement, le groupe H- obtient un score significativement plus faible, comparé au groupe H+. L’hémi-distance, l’hémi-performance, la taille des figures et la vitesse de traitement supportent l’idée d’une anomalie hémisphérique liée à l’hyperactivité, alors que d’autres analyses basées sur la fonction attentionnelle, visuospatiale ou émotionnelle ne montrent pas d’indications d’anomalies hémisphériques chez les mêmes participants. Les résultats obtenus à la comparaison des groupes TDAH(I) versus TDAH(H/C) sont le plus souvent non significatifs et sont toujours moins saillants que les résultats cités ci-dessus. Ce profil de résultats suggère que c’est l’anomalie de la balance des dépenses énergétiques dans le comportement éveillé global des individus atteints d’un TDAH qui a généré occasionnellement dans la littérature scientifique des effets d’hémisphère. Réciproquement, nous proposons que l’anomalie hémisphérique est responsable de l’anomalie de la balance énergétique, autant dans le TDAH clinique qu’en l’absence du diagnostic psychiatrique, ce dernier couvrant une grande diversité de mésadaptations autres qu’énergétiques.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Modèle énergétique, Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité, hyperactivité, hypoactivité, tempo cognitif lent (TCL), Échelle Conners, Test Développemental d’Intégration Visuomotrice de Beery (VMI), Figure Complexe de Rey (FCR), hémi-inattention, hémi-distance, hémi-performance, taille des figures, vitesse de traitement de l’information, enfants, adolescents
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