Perception d'authenticité du sourire : perspective interculturelle et développementale

Thibault, Pascal (2008). « Perception d'authenticité du sourire : perspective interculturelle et développementale » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

La présente thèse propose d'étudier la perception d'authenticité des sourires. La notion d'authenticité d'une expression correspond à un niveau de concordance relative entre l'émotion qui est affichée par un individu donné et l'émotion qui est effectivement ressentie (Hess & Kleck, 1994). L'expression qui a été choisie comme objet d'étude dans le cadre de la présente thèse est le sourire, puisque parmi l'ensemble des expressions faciales existantes, le sourire constitue l'une des expressions les plus confondantes (Bugental, 1986). En effet, nous sourions lorsque nous sommes joyeux, mais nous sourions également pour marquer la politesse, la gêne, ou bien pour signaler l'affiliation lors d'une interaction sociale (pour un texte plus complet relativement aux fonctions du sourire, voir Hess, Beaupré et Cheung, 2003). Pour un individu, le fait de sourire est associé à un vaste éventail de conséquences positives, telles qu'être perçu comme étant plaisant et attirant (Mueser, Grau, Sussman & Rosen, 1984), sociables et compétent (Reis, Wilson, Monestere & Bernstein, 1990). Par contre, il est évident que pour obtenir ces effets positifs, les sourires des individus doivent avoir été perçus comme étant authentiques par les observateurs (Bugental, Kaswan & Love, 1970). Les recherches qui ont été effectuées au cours des trente dernières années ont démontré que les sourires perçus comme étant authentiques diffèrent des sourires perçus comme étant non authentiques sur certains paramètres tels que la dynamique temporelle et l'asymétrie, l'intensité de l'activation du muscle Zygomaticus Major (muscle qui permet de soulever les coins de la bouche), ainsi qu'au niveau de la présence d'une activation de l'Orbicularis Oculi (le muscle qui crée les plis aux coins des yeux), aussi appelée marqueur Duchenne. C'est autour de l'intensité de l'activation du Zygomaticus Major ainsi que de la présence ou l'absence du marqueur Duchenne que sera articulée la présente thèse. La présente thèse est constituée de deux études. Dans la première étude, intitulée " Wrinkles arourd the eyes or not ? A cultural dialect for smile authenticity " plus de quatre cents participants adultes d'origine québécoise, chinoise et gabonaise ont jugé du niveau d'authenticité de différents types de sourires exécutés par des individus provenant de ces trois mêmes cultures. L'objectif de l'étude était d'explorer si le marqueur Duchenne constituait un marqueur universel de l'authenticité des sourires. Ainsi, les études effectuées sur l'authenticité du sourire n'ont été effectuées que dans des pays occidentaux, ce qui permet de se questionner relativement à la pertinence du marqueur Duchenne comme signal d'authenticité dans d'autres contextes culturels. Les résultats obtenus suggèrent que l'indice Duchenne ne serait pas un marqueur universel d'authenticité du sourire, mais constituerait plutôt un marqueur propre aux cultures occidentales, De plus, les résultats démontrent qu'il peut y avoir un apprentissage culturel associé à l'utilisation de ce marqueur. Dans la seconde étude, intitulée "Children's and adolescents' perception of the authenticity of smiles" plus de mille enfants québécois âgés entre 4 et 17 ans ont été appelés à juger les mêmes sourires que ceux utilisés dans la première étude. Cette seconde étude a permis de documenter comment se faisait l'apprentissage de l'utilisation du marqueur Duchenne ainsi que de l'intensité de l'activation du Zygomaticus Major par le biais d'un devis transversal impliquant des enfants de différents groupes d'âge. Les résultats ont démontré que l'utilisation de ces deux sources d'information dans le jugement de l'authenticité du sourire se modifie au cours du développement. Ainsi, les enfants les plus jeunes utilisent uniquement l'intensité de l'activation du Zygomaticus Major, tandis que les enfants plus âgés intègrent simultanément les deux sources d'information (intensité et présence ou absence du marqueur Duchenne) dans leurs jugements. Prises globalement, les études effectuées appuient le postulat selon lequel le marqueur Duchenne est un élément important de la perception d'authenticité du sourire en contexte occidental. Ainsi, la thèse démontre que le marqueur Duchenne ne constitue pas un marqueur universel d'authenticité, mais plutôt un dialecte nonverbal propre à la culture occidentale; dialecte dont l'utilisation se modifie au cours du processus de socialisation et dont l'acquisition peut se faire au contact d'individus de cette même culture occidentale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sourire, Authenticité, Marqueur Duchenne, Différences culturelles, Dialectes nonverbaux.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Hess, Ursula
Mots-clés ou Sujets: Authenticité, Différence culturelle, Perception, Physionomie, Sourire
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 04 déc. 2008
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:07
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/1427

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