Mortalité infantile et consanguinité dans une population isolée du Québec

Boisvert, Mireille (1992). « Mortalité infantile et consanguinité dans une population isolée du Québec » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en biologie.

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Résumé

Des études antérieures ont démontré que la consanguinité augmente la fréquence de la mortalité, de la mortalité néonatale, de la mortalité infantile et des malformations congénitales. Toutes ces études, dont les populations examinées sont souvent fort différentes, ne s'entendent cependant pas sur 1'intensité du phénomène. Nous avons voulu vérifier, dans une population isolée du Québec, comme pour son caractère endogame et consanguin, s'il existe une relation entre la mortalité infantile et la consanguinité. Nous disposions d'un registre informatisé de cette population, registre qui a été mis à jour et corrigé dans le cadre de cette étude, et qui nous a permis de reconstituer les familles et de remonter les généalogies individuelles.Un programme de gestion et d'analyse des données a aussi été élaboré afin de répondre plus adéquatement aux besoins spécifiques de cette recherche. Les biographies individuelles, les fiches de famille et les ascendances établies, nous avons ensuite déterminé la période chronologique ainsi que les critères présidant à la sélection des couples retenus à l'étude. Afin d'évaluer la consanguinité des individus ainsi que le degré de parenté des conjoints, nous avons dû nous assurer de posséder une information généalogique suffisante et sur une profondeur généalogique adéquate. Pour la période plus ancienne, nous avons complété cette information obtenue à partir des ascendances avec celle fournie par les dispenses religieuses, ce qui nous a amenée à vérifier la fiabilité de ces dernières,et à chiffrer celles-ci en terme de coefficient de consanguinité. Nous étions alors en mesure d'établir les coefficients de consanguinité et de parenté, et de voir comment se distribuaient les décès infantiles dans les familles. Des groupes "exposés" (apparentés) et "témoins" (non apparentés) ont été constitués, et ces groupes appariés en tenant compte des facteurs de risque associés à la mortalité infantile. Nous n'avons pas observé de différence de mortalité des enfants de 0-365 jours d'un groupe à l'autre. Cette apparente similarité cache cependant des dissemblances fondamentales entre les témoins et les consanguins. Ces derniers enregistrent plus de décès d'enfants de 0-6 jours (décès considérés d'origine plus biologique), et leurs premiers-nés encourent plus de risque de décéder avant l'âge d'un an. À l'inverse de ce qu'on observe dans le groupe "témoin", dans le groupe exposé,il décède proportionnellement plus de filles que de garçons, et il naît proportionnellement plus de filles que de garçons. Ce dernier phénomène pourrait s'expliquer par une plus forte proportion de décès masculins intra-utérins dans le groupe consanguin. Nous avons émis l'hypothèse que le choix préférentiel de certains types de mariage entre apparentés favorise l'apparition de maladies récessives létales incomplètement liées au sexe dans la descendance mâle. _______________________________________________________________________MOTS-CLÉS DE L'AUTEUR : endogamie, mortalité infantile, consanguinité, apparentement biologique, intervalles proto-inter-pausi-génésiques, approche épidémiologique exposés-témoins, Registre de population, dispenses de l’Église, rapports de masculinité

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Mayer, Francine M.
Mots-clés ou Sujets: Endogamie / Consanguinité / Mortalité infantile / Apparentement biologique / Population isolée / Île aux Coudres (Québec)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences > Département des sciences biologiques
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 01 avr. 2021 10:45
Dernière modification: 01 avr. 2021 13:43
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14141

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