Hébert Patenaude, Yoan
(2019).
« Merleau-Ponty : une dette envers Kant? » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en philosophie.
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Résumé
Cette recherche a pour but d'investir le rapport que Merleau-Ponty entretient avec un philosophe qu'il qualifie d'intellectualiste et qu'il critique abondement, à savoir Kant. Considérant la Critique de la faculté de juger où l'intellectualisme kantien devient sophistiqué et ambigu, les reproches de Merleau-Ponty rendent-ils justice à la
profondeur de la philosophie de Kant? Dans ce travail, nous tenterons de nuancer les critiques de Merleau-Ponty, car ce dernier ne se penche pas sur le mécanisme principal de l'expérience esthétique kantienne, à savoir le jugement réfléchissant qui expose une communication aconceptuelle, universelle et subjective entre les âmes
humaines, une forme d'expérience indéterminée et affective qui se distingue de l'expérience ordinaire exposée dans la Critique de la raison pure. Est-ce un hasard si Merleau-Ponty affirme que l'intimité de toutes les expressions ainsi que leurs appartenances à un seul ordre, s'obtient dans la jonction de l'individuel et de l'universel? L'Être brut recherché par Merleau-Ponty se trouvait-il déjà expliqué dans le caractère universellement communicable de la satisfaction
subjective du beau chez Kant? Autrement dit, la structure de la perception merleaupontyenne peut-elle être associée à un intellectualisme sophistiqué, à savoir l'intellectualisme kantien de la Critique de la faculté de juger? Rien n'est moins sûr. Cependant, il est évident que Merleau-Ponty n'accorde pas à l'expérience esthétique le crédit qui lui revient. L'auteur de Signes cherche à décrire la foi perceptive, c'est-à-dire une situation ontologique de base, élémentaire et affective, une disposition de confiance envers notre champ perceptif qui n'est pas de l'ordre de la compréhension explicite. En exposant le jugement de goût pur, qui nous donne à sentir la simple forme d'une chose sans intérêt pour l'existence de cette chose, c'est-à-dire une rencontre indéterminée entre l'humain et le monde, une disposition de confiance envers l'harmonie de la nature, Kant cherche quelque chose de similaire. Ainsi, nous partageons l'avis de Carbone, à savoir qu'en Kant, Merleau-Ponty retrouve un interlocuteur plus proche et stimulant qu'il ne l'aurait pensé. En somme, dans ce mémoire, nous tentons de montrer que, malgré les critiques de Merleau-Ponty à l'endroit de l'intellectualisme kantien, une analyse profonde du concept de jugement nous permet de réinterroger ces critiques.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : jugement réfléchissant, jugement de goût pur, intellectualisme kantien, structure de la perception, phénoménologie, esthétisme, Kant, Merleau-Ponty
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Djaballah, Marc |
Mots-clés ou Sujets: |
Merleau-Ponty / Kant / Jugement / Perception / Esthétique / Expérience / Intellectualisme / Phénoménologie |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de philosophie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
10 nov. 2020 08:22 |
Dernière modification: |
10 nov. 2020 08:22 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/13661 |