Les dynamiques interhémisphériques révélées par le temps de réponse dans le paradigme de Dimond

Leblanc-Sirois, Yanick (2019). « Les dynamiques interhémisphériques révélées par le temps de réponse dans le paradigme de Dimond » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (9MB)

Résumé

L'objectif principal de la thèse était de clarifier l'interprétation d'une mesure comportementale, l'avantage unilatéral ou bilatéral en temps de réponse, liée à la communication entre les deux hémisphères du cerveau. L'avantage unilatéral ou bilatéral est une différence obtenue dans des tâches demandant une comparaison entre deux stimuli (paradigme de Dimond) en soustrayant le temps de réponse obtenu lorsque les deux stimuli apparaissent dans la même moitié du champ visuel (présentations unilatérales) du temps de réponse obtenu lorsque les deux stimuli apparaissent dans des moitiés opposées du champ visuel (présentations bilatérales). Trois champs d'investigation principaux ont été abordés: la validité de l'avantage unilatéral en tant qu'index de la latence du transfert d'information visuelle dans des tâches simples, la validité d'une interprétation anatomique d'un effet d'orientation des paires de stimuli sur l'avantage unilatéral, et le lien entre l'avantage unilatéral et un autre index de la communication interhémisphérique, la différence croisé – non-croisé. L'article présenté au chapitre II proposait un modèle selon lequel l'avantage unilatéral ou bilatéral est formé de deux composantes, c'est-à-dire de deux sources de latence différentes. La première composante est associée au traitement de l'information par les hémisphères cérébraux, la latence entraînée par ce traitement étant plus courte pour les présentations bilatérales grâce au traitement en parallèle de l'information par les deux hémisphères. Son allongement entraîne alors un avantage bilatéral plus grand. La seconde composante est associée au transfert d'information par le corps calleux lors des présentations bilatérales. Son allongement entraîne un avantage unilatéral plus grand reflétant une efficacité moindre du transfert interhémisphérique. L'étude visait plus spécifiquement à identifier des caractéristiques des tâches visuelles susceptibles d'influencer chacune des deux composantes de l'avantage unilatéral ou bilatéral. Pour rejoindre ces objectifs, une revue quantitative de la littérature a été effectuée. 75 paires de conditions expérimentales montrant un changement de l'avantage unilatéral et bilatéral ont été trouvées, soit 26 paires pour lesquelles la croissance de la composante liée au transfert interhémisphérique dominait et 49 paires pour lesquelles la croissance de la composante liée au traitement intrahémisphérique dominait. Des analyses par régression multiple ont trouvé deux caractéristiques de la tâche susceptibles de révéler un changement de la latence de la composante de transfert, soit une manipulation de la similarité des stimuli devant être comparés et une absence de conditions demandant un traitement langagier des stimuli visuels. Les analyses statistiques ont aussi trouvé deux facteurs susceptibles de révéler un changement de la latence de la composante de traitement, soit la charge attentionnelle des distracteurs visuels et l'augmentation de la complexité du critère de sélection. Les résultats ont été interprétés comme une validation de l'utilisation des tâches de Dimond pour l'étude de la composante de transfert, et comme une confirmation de l'hypothèse selon laquelle des changements à la complexité des tâches de Dimond entraînent un allongement de la composante de traitement. L'article présenté au chapitre III visait à clarifier l'interprétation de l'effet d'une manipulation de l'orientation de la paire de stimuli sur l'avantage unilatéral dans la tâche de Dimond. Plusieurs études scientifiques avaient obtenu un avantage unilatéral plus grand pour des paires obliques que pour des paires horizontales. L'explication proposée pour cet effet se basait sur l'homotopie des fibres du corps calleux reliant ensemble des neurones traitant l'information provenant de parties des champs visuels qui sont symétriques par rapport au méridien vertical. Cependant, l'effet pouvait aussi être attribué à des concordances entre l'orientation des paires de stimuli et l'orientation des stimuli eux-mêmes. Une paire d'expériences ont été réalisées avec un total de 48 participants dans le but de tester cette dernière interprétation. Lors de la première expérience, l'effet de l'orientation des paires de stimuli sur l'avantage unilatéral a été obtenu avec des stimuli en forme de disques, favorisant ainsi l'explication anatomique. Cet effet n'a pas été obtenu lors de la seconde expérience, lors de laquelle trois niveaux d'orientation ont été systématiquement manipulés. Une diminution de l'avantage unilatéral avec le temps a aussi été obtenue lors des deux expériences, ce qui a été attribué à un effet possible de plasticité calleuse. L'article présenté au chapitre IV visait à clarifier le lien entre l'avantage unilatéral et un autre estimé de la latence du transfert interhémisphérique, la différence croisé - non-croisé. Celle-ci est obtenue en soustrayant deux temps de réponse, soit la latence obtenue lorsqu'une stimulation visuelle dans un hémichamp visuel doit être suivie d'une réponse par la main contralatérale (essais croisés) et lorsque la réponse est faite par la main ipsilatérale (essais non-croisés) à l'hémichamp visuel. L'hypothèse de départ proposait que l'avantage unilatéral reflète la latence d'un transfert d'information visuelle alors que la différence croisé - non-croisé reflète la latence d'un transfert d'information prémotrice. Lors d'une paire d'expériences réalisées avec un total de 24 participants, ces deux mesures ont été obtenues alors que deux caractéristiques de la tâche, soit l'orientation des paires de stimuli et la fréquence du changement de la main de réponse, ont été manipulées. L'avantage unilatéral changeait selon l'orientation des paires de stimuli, mais pas selon la fréquence du changement de mains. La différence croisé - non-croisé changeait selon la fréquence du changement de mains, mais pas selon l'orientation des paires de stimuli. Aucune corrélation entre les deux mesures comportementales de la communication interhémisphérique n'a été trouvée. Les résultats supportaient l'interprétation de l'avantage unilatéral en tant qu'index de la latence du transfert d'information visuelle à travers le corps calleux. Les résultats supportaient aussi une interprétation de la différence croisé - non-croisé en tant qu'index d'un transfert interhémisphérique d'une commande prémotrice accompagnée d'effets de concordance entre la position du stimulus visuel et la position de la réponse motrice. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Corps calleux, homotopie, avantage unilatéral, avantage bilatéral, différence croisé - non-croisé, temps de transfert interhémisphérique

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Braun, Claude
Mots-clés ou Sujets: Hémisphères cérébraux / Corps calleux / Temps de réaction / Perception visuelle / Activité motrice
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 30 mai 2019 13:45
Dernière modification: 30 mai 2019 13:45
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12522

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...