Paris-Provost, Alexe
(2018).
« Critiques féministes et construction politique des savoirs : réfléchir le politique sans reproduire l'exclusion » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Plusieurs pensées politiques féministes vont montrer par quels mécanismes les savoirs situés de groupes dominants vont être érigés en normes de véracité et en connaissances dites universelles. L'entreprise politique des épistémologies féministes est à la fois une profonde critique adressée aux fondements des sciences modernes qui met à jour l'imbrication des rapports entre savoir et pouvoir, et une multitude de propositions épistémologiques qui permettent d'organiser différemment le rapport au savoir dans la pratique féministe. Dans cette perspective, les épistémologies féministes proposent différentes alternatives théoriques afin de mieux rendre compte de la réalité des groupes exclus, offrir des modèles non-hiérarchiques de rapports au savoir et insister sur la construction sociale des connaissances. Les aspects fondamentaux qui permettent de repenser les rapports au savoir sont la reprise du discours sur soi, l'autodéfinition et la repolitisation des espaces et sujets ayant été normalisés, voire naturalisés par le modèle des sciences occidentales modernes. À la question « quelles sont les implications politiques des épistémologies féministes et que viennent-elles révéler sur le rapport à la connaissance qui est encore partie prenante de la vie intellectuelle occidentale? », je réponds que les épistémologies féministes, de par leur posture autodéfinie à la croisée du politique et du savoir, ouvrent un espace d'action politique permettant la redéfinition même des possibilités du vivre-ensemble. Car l'autodéfinition permet la mise au monde d'un discours et d'une pratique qui ne sont plus des contre-discours mais ouvrent plutôt sur la diversité des manières d'être-au-monde, redéfinissant par le fait même le rapport entre savoir et pouvoir qui lui définit les limites de significations du vivre-ensemble.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Épistémologie, Féminisme, Savoir, Pouvoir, Voix différente.