Reconstitution paléoécologique des conditions initiales de la paludification dans la pessière noire à mousses du Québec boréal

Le Stum-Boivin, Éloïse (2018). « Reconstitution paléoécologique des conditions initiales de la paludification dans la pessière noire à mousses du Québec boréal » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en géographie.

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Résumé

La paludification est le processus de formation des tourbières le plus commun en forêt boréale. Elle consiste en une accumulation progressive de matière organique faiblement décomposée sur un sol préalablement colonisé (paludification secondaire) ou non (paludification primaire) par une végétation forestière, et ce en absence d’une phase initiale aquatique. L’envahissement des sphaignes et l’accumulation d’une épaisse couche de tourbe favorisent, dans les horizons supérieurs du sol, une diminution de la température, une réduction des nutriments, une hausse du niveau de la nappe phréatique et finalement un déclin de la productivité forestière. La paludification se divise en deux processus soit paludification primaire et secondaire. Ces deux processus peuvent coexister au sein d’un même peuplement forestier puis coalescer lorsque l’épaisseur de la tourbe augmente. L’objectif de cette recherche est, dans un premier temps, d’évaluer l’importance relative des facteurs autogènes (topographie et nature du substrat minéral) et allogènes (feu et climat) qui ont favorisé le processus initial de paludification, puis de déterminer comment ces facteurs ont influencé l’évolution temporelle et spatiale de l’entourbement. Le processus de paludification a été étudié au sein de trois différents contextes géomorphologiques de la pessière noire à mousses du Québec boréal en utilisant une approche paléoécologique. Deux sites sont localisés dans les basses-terres de l’Abitibi et de la baie James, dont l’un sur le till de Cochrane et le second sur l’argile du lac pro-glaciaire Ojibway. Le troisième est quant à lui situé sur des dépôts sablo-graveleux dans la région de la Côte-Nord. L’approche méthodologique de la présente étude a permis l’acquisition de données le long de transects (un pour chacune des régions) dont la composition végétale de surface actuelle varie de la pessière noire à mousses à la tourbière forestière. Plusieurs carottes de tourbe basale (n=30) dont la longueur est inférieure à 50 cm ont été récoltées le long de ces transects. Les analyses macrofossiles (végétation et charbon) ont permis de reconstituer les successions végétales et l’histoire des feux pendant l’initiation du processus d’entourbement. Les relevés topographiques et les analyses granulométriques ont quant à eux fourni des informations sur le substrat minéral sous-jacent. La comparaison des résultats obtenus le long des trois transects a tout d’abord permis d’associer l’évolution temporelle de la végétation aux deux processus de paludification (primaire et secondaire), puis d’évaluer l’importance relative des facteurs autogéniques et allogéniques dans le déclenchement du processus d’entourbement. Pour la paludification primaire, qui est caractérisée par une accumulation de tourbe directement sur le substrat minéral, la topographie locale est le principal facteur ayant favorisé l’entourbement suivi de la microtopographie. Dans les sites étudiés, les dépressions topographiques plus ou moins profondes ont permis le développement de tourbières minérotrophes rapidement après la déglaciation, et ce à partir de 8000 cal BP. La paludification secondaire a quant à elle été initiée entre 5100 et 2300 cal BP sous des conditions climatiques plus fraiches accompagnées d’épisodes de feux peu sévères et de l’expansion latérale de la tourbe dans les peuplements forestiers relativement bien drainés. Les facteurs allogènes (feu et climat) et la microtopographie ont favorisé l’entourbement des forêts par paludification secondaire. Au sein de la pessière noire à mousses du Québec, la paludification semble avoir atteint un stade avancé d’entourbement lorsqu’on considère l’importante superficie occupée par les tourbières dans le biome boréal. Ce phénomène a eu comme conséquence de modifier la composition du paysage forestier en réduisant notamment la présence de pin gris et de sapin baumier sur le territoire boréal. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paludification ; feu ; tourbière forestière ; succession végétale ; macro fossiles végétaux ; Holocène ; anthracologie ; basses-terres de l ’Abitibi et de la Baie James ; Côte-Nord ; domaine bioclimatique de la pessière noire à mousses.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Garneau, Michelle
Mots-clés ou Sujets: Paludification / Tourbières / Paléoécologie / Holocène / Dynamique forestière / Forêts boréales / Pessières noires / Québec (Nord-Est) / Québec (Nord-Ouest)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de géographie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 27 mars 2019 07:20
Dernière modification: 27 mars 2019 07:20
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12385

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