Kinch, Simon-Benoît
(2017).
« L'effet de la menace du stéréotype sur le rendement des élèves en orthographe » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en éducation.
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Résumé
De nombreuses études ont démontré à travers le temps qu'une différence de genre persiste chez les élèves en ce qui concerne leur rendement dans certaines matières. Plusieurs chercheurs ont proposé que cette différence de genre serait le résultat des stéréotypes sociaux véhiculant la supériorité des garçons en mathématiques et celle des filles en langues. Bien que cette hypothèse ait été maintes fois démontrée dans le domaine des mathématiques, la validité de cette présomption pour expliquer les différences de genre en français demeure incertaine. Qui plus est, comme l'écriture est une compétence pour laquelle on observe une différence de rendement selon le genre particulièrement saillante, et plus spécifiquement pour les orthographes d'usage et grammaticale, la présente recherche visait tout d'abord à éclaircir la relation entre les stéréotypes sociaux et le rendement des élèves en orthographe. Ainsi, il était attendu que l'activation d'un stéréotype alléguant la supériorité des filles en français affecterait le rendement des élèves en orthographe, en réduisant le rendement des garçons. Également, de façon plus exploratoire, la présente recherche avait pour objectif d'identifier certaines facteurs pouvant rendre des élèves plus vulnérables aux stéréotypes favorisant les filles en français. En se fondant sur les études examinant la vulnérabilité aux stéréotypes en mathématiques, trois caractéristiques individuelles ont été retenues pour la présente étude, soit l'identité de genre, l'adhésion aux stéréotypes et la conscience des stéréotypes. Pour répondre aux objectifs fixés, 299 élèves de troisième secondaire provenant de la grande région de Montréal ont été rencontrés à deux reprises. Lors d'une première rencontre, les participants ont été invités à remplir un questionnaire d'une durée d'environ trente minutes, visant à mesurer les différentes variables psychologiques susceptibles d'affecter la vulnérabilité aux stéréotypes en français. Puis, lors d'une deuxième rencontre, les élèves ont réalisé consécutivement deux dictées standardisées évaluant leur rendement en orthographe. La première dictée a été réalisée sans directives particulières, pour faire office de condition contrôle. La seconde dictée a plutôt été précédée de directives visant à rendre saillant le stéréotype pro-filles en français, en indiquant aux élèves que la dictée qu'ils allaient réaliser avait précédemment procuré des différences de rendement selon le sexe (sans mentionner la direction de ces différences). L'examen du premier objectif a d'abord révélé un effet significatif du stéréotype pro-filles en français sur le rendement des élèves en orthographe. En effet, pour les garçons, le nombre de fautes était beaucoup plus important en condition de menace des stéréotypes qu'en condition contrôle. En contrepartie, pour les filles, le nombre de fautes était relativement similaire pour les deux conditions. Plus spécifiquement, les résultats ont suggéré que seul le rendement des garçons pour les orthographes d'usage et grammaticale est affecté par la condition de menace des stéréotypes pro-filles en français. En réponse au deuxième objectif ciblé, les résultats ont d'abord révélé que, contrairement aux hypothèses postulées, la conscience des stéréotypes pro-filles en français diminuait l'effet de la menace du stéréotype chez les garçons. En effet, les garçons conscients du stéréotype véhiculant la supériorité des filles en français ont commis en moyenne moins d'erreurs lors de la passation de la deuxième épreuve. En ce qui concerne l'identité de genre et l'adhésion aux stéréotypes, ces caractéristiques individuelles n'ont pas procuré d'effet modérateur significatif sur le rendement des élèves. À la lumière des résultats obtenus, il ressort que le stéréotype pro-filles en français peut produire un effet négatif sur le rendement des garçons en orthographe. Ces résultats s'avèrent préoccupants, surtout considérant que les élèves québécois adhèrent massivement au stéréotype véhiculant que les filles sont naturellement plus douées que les garçons dans les domaines langagiers. Ainsi, considérant le peu d'études sur les stéréotypes en français et leurs effets sur la réussite, la poursuite de recherches sur le sujet, et en particulier sur les mécanismes qui sous-tendent ces effets, paraît hautement souhaitable.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : menace du stéréotype, orthographe, rendement
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Plante, Isabelle |
Mots-clés ou Sujets: |
Différences entre sexes en éducation / Orthographe / Succès scolaire / Rendement scolaire / Stéréotypes |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences de l'éducation |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
19 déc. 2018 09:28 |
Dernière modification: |
19 déc. 2018 09:28 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12002 |