Céré-Escribano, Camilo
(2018).
« Violence et criminalisation de l'action collective dans le Chili postdictatorial : le cas de la grève étudiante de 2011 » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Depuis le retour à la démocratie en 1990, le Chili a connu peu de mobilisations sociales massives, malgré les nombreuses politiques néolibérales imposées par le régime dictatorial de Pinochet. Alors que le modèle d'éducation a reproduit de la « ségrégation sociale » au Chili depuis son instauration par la dictature, les étudiant.e.s ont déclaré la grève et pris la rue en 2011 afin de dénoncer cet héritage non désiré. Si le mouvement étudiant détenait peu d'appuis au début du conflit, il est possible d'observer en plein milieu de la grève un renversement de l'opinion publique en faveur de celui-ci dans divers sondages. Toutefois, malgré la grogne populaire et la désapprobation généralisée envers les élites politiques selon plusieurs sondages, le gouvernement s'entêta à refuser la négociation avec le mouvement étudiant et légitima dans son discours la répression contre les contestataire.trice.s. L'objectif du mémoire est ainsi d'expliquer comment ce renversement dans l'opinion publique en faveur du mouvement étudiant a été possible lorsque l'on sait que le modèle d'éducation néolibéral était déjà en place depuis 1990 et que le gouvernement a refusé de considérer les étudiant.e.s comme des interlocuteur.trice.s légitimes pour débattre de la question de l'éducation. De fait, ce mémoire cherche à démontrer que la criminalisation de l'action collective n'est pas parvenue à réduire la mobilisation sociale, mais l'a plutôt amplifiée en dévoilant le caractère « autoritaire » du discours institutionnel du « consensus » (Moulian, 1993) en place depuis le retour à la démocratie. En s'inscrivant dans l'ethnosociologie des discours et en ayant recours aux récits de vie de protagonistes anonymes de la grève de 2011, cette étude cherche à expliquer comment la grève étudiante peut être interprétée comme une « interpellation intergénérationnelle », dans la mesure où la première génération née en démocratie a convié les anciennes générations à s'émanciper du « traumatisme » de la dictature et à prendre la rue. Cette interpellation de la génération « sans-peur » est parvenue à former une nouvelle lutte contre-hégémonique, qui divisa la société chilienne en deux camps opposés, afin de dénoncer massivement l'héritage de la dictature de Pinochet pour la première fois depuis le retour à la démocratie.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chili, Mouvement étudiant, Grève, Actions transgressives, Criminalisation de l'action collective, Analyse du discours, Ethnosociologie, Récits de vie.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Peñafiel, Ricardo |
Mots-clés ou Sujets: |
Chili / Mouvements étudiants / Grèves étudiantes / Opinion publique / Répression politique / Étudiants -- Histoires de vie / Analyse du discours |
Unité d'appartenance: |
Faculté de science politique et de droit > Département de science politique |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
26 nov. 2018 08:53 |
Dernière modification: |
26 nov. 2018 08:53 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11894 |