Sinclair, Roxane
(2018).
« Répit entre les périodes de travail et récupération des travailleurs : étude en contexte de travail émotionnel » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
La présente thèse porte sur le rôle médiateur de la rumination liée au travail pendant les périodes de répit des travailleurs en relation d'aide (i.e. psychologues, psychoéducateurs) dans les liens entre le travail émotionnel (i.e. stratégies de surface, stratégie de profondeur et expression des émotions naturellement vécues) et l'état psychologique des employés (i.e. épuisement et vigueur). En tenant compte de la théorie de la conservation des ressources (Hobfoll, 1989; Hobfoll & Shirom, 2001), du modèle efforts-récupération (Meijman & Mulder, 1998) et des écrits sur le travail émotionnel (Grandey, 2000; Hochschild, 1983, 2003), un modèle et des hypothèses concernant le travail émotionnel et la récupération des travailleurs ont été élaborés. La thèse comporte donc deux objectifs principaux. Le premier objectif consiste à investiguer le rôle médiateur de la rumination dans les liens entre le travail émotionnel et l'état psychologique des travailleurs, d'un moment à l'autre au cours des journées de travail. Le second objectif vise à vérifier le rôle de la rumination dans les liens entre le travail émotionnel et l'état psychologique des travailleurs en considérant différentes expériences de répit (i.e., soirées, fins de semaine, vacances annuelles) et en tenant compte de la durée de ces périodes de répit dans le modèle testé. Le premier objectif a été atteint à l'aide d'une étude par échantillonnage d'expériences menée auprès d'un échantillon de psychoéducateurs (N = 47), qui ont répondu aux énoncés proposés six fois par jour pendant une semaine de travail (cinq jours). Les résultats d'analyses multiniveaux ont montré, pour cette étude, que la rumination était liée positivement à l'épuisement et négativement à la vigueur à la fois au niveau ponctuel et au niveau global, mais que cette variable ne semblait pas être un médiateur dans les liens entre le travail émotionnel et les états psychologiques des psychoéducateurs. Le second objectif n'a été atteint que partiellement, à l'aide d'une étude auprès de psychologues (N = 152) combinant des journaux de bord sur une semaine et des mesures pré et post répit entourant deux fins de semaine et une période de vacances. Plus spécifiquement, les résultats ont permis de mieux comprendre les liens entre travail émotionnel, ruminations face au travail et états d'épuisement et de vigueur chez ces travailleurs, mais il a été impossible de vérifier l'impact différentiel de la durée des périodes de répit dans le modèle. Ainsi, les résultats de cette seconde étude ont appuyé ceux de la première étude en montrant un lien systématique entre la rumination face au travail et l'épuisement (lien positif) et la vigueur (lien négatif), et ce tant au niveau des épisodes de répit que de manière globale. En ce qui a trait à l'impact du travail émotionnel sur la récupération des travailleurs, les résultats tendent à montrer que l'utilisation ponctuelle des stratégies de travail émotionnel ne conduirait pas nécessairement à davantage de ruminations, mais que les psychologues qui adoptent les stratégies de surface ou de profondeur de manière plus habituelle auraient une tendance générale à ruminer, ce qui en retour favoriserait davantage d'épuisement et moins de vigueur. En revanche, ceux qui auraient davantage tendance à exprimer les émotions naturellement vécues rapporteraient des niveaux de rumination moindre, ce qui en retour favoriserait davantage de vigueur et moins d'épuisement. Les résultats permettent donc d'identifier que la rumination face au travail est une cible d'intervention importante pour qui veut favoriser la meilleure santé psychologique des professionnels en relation d'aide. Également, on peut conclure que le travail émotionnel, même s'il ne semble pas être nocif à court terme, mérite qu'on lui porte une certaine attention et qu'on informe les travailleurs de ses effets délétères à plus long terme. Les implications théoriques et pratiques sont discutées, ainsi que les limites de la thèse et les pistes de recherches futures.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Travail émotionnel, rumination, épuisement, vigueur, récupération des travailleurs
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Forest, Jacques |
Mots-clés ou Sujets: |
Travail -- Aspect psychologique / Émotions / Épuisement professionnel / Pauses / Récupération / Rumination (Psychologie) / Psychoéducateurs / Psychologues |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
20 nov. 2018 11:29 |
Dernière modification: |
20 nov. 2018 11:29 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11856 |