Breton, Roxanne
(2008).
« Terrorisme épistémologique » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Comment faire voir avec l'absence? Comment dire dans le silence? Pari toujours déjà perdu, représenter l'irreprésentable s'articule comme la gageure éponyme qu'entend remporter la philosophie tragique. La parole, ne serait-ce que pour invoquer l'injonction du silence, est toujours en excès et compromet invariablement les visées d'une telle philosophie. Si elle s'autorise une seule entreprise, la philosophie tragique en fera celle d'un combat contre le langage, le destituant partout où elle le fait naître. Contradiction performative s'il en est, le projet philosophique de quérir la présence de l'absence à travers un langage qui sait se taire annonce d'emblée le caractère transgressif d'une démarche que ne peut endiguer aucune des limites du discours constructif. L'objet de cette recherche ne portera donc pas sur le tragique lui-même, duquel nous reconnaissons ne pouvoir rien connaître, mais plutôt sur les procédés que déploie la philosophie pour y accéder. Comment cependant juger de la réussite des auteurs à l'aune d'une cible que nous ne pouvons définir? Comment apprécier le moyen si ce n'est en regard de la fin? Cette fin, ce savoir tragique, qui n'en est précisément pas un, ne nous laisse rien connaître de lui, si ce n'est ce rien qui se fait pour nous barème. Prétendre à ce qui n'appartient plus à la connaissance, à rien, forge ainsi la mesure des méthodes d'une philosophie appliquée à construire en moins, à se faire terroriste épistémologique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Philosophie tragique, Dionysos, Apollon, Friedrich Nietzsche, Clément Rosset, Gilles Deleuze, Maurice Blanchot.