Chauret, Mélissa
(2018).
« Fonctionnement du circuit neuronal de la peur chez les jeunes anxieux, à risque d'anxiété et en bonne santé mentale » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Les troubles anxieux qui surviennent à un jeune âge sont particulièrement invalidants et ils augmentent les risques de psychopathologie à l'âge adulte. Parmi les facteurs de risque aux troubles anxieux, l'anxiété parentale est reconnue comme l'un des principaux prédicteurs au développement de ces derniers. Des dysfonctions dans le circuit neuronal de la peur, qui inclut l'amygdale et le cortex préfrontal (CPF), ont été associées à l'anxiété et au risque de développer un trouble d'anxiété. La littérature scientifique suggère également qu'un traitement descendant, soit du CPF vers l'amygdale, agirait comme mécanisme de compensation au développement des troubles anxieux. Toutefois, peu d'études ont étudié ces liens chez les jeunes. Par ailleurs, l'adolescence est une période de grande vulnérabilité au développement des troubles anxieux. Différents modèles ont postulé que la maturation des structures impliquées dans ce circuit serait associée à des changements dans la sensibilité à la menace chez les jeunes (p. ex., voir Casey, Jones, et al., 2010; Ernst, Pine et Hardin, 2006). Cette thèse s'intéresse donc à l'étude du circuit neuronal de la peur à l'adolescence en lien avec la présence de troubles anxieux et le risque d'en développer. Pour se faire, nos participants, âgés de 10 à 17 ans, ont complété des tâches de conditionnement différentiel et d'extinction de la peur validées auprès de population pédiatrique dans un environnement d'imagerie par résonnance magnétique. Les mesures comportementales incluaient les réponses subjectives de peur et les réponses électrodermales (RED). Puisque nous nous intéressions au fonctionnement du circuit neuronal de la peur chez les adolescents, nous avons d'abord souhaité caractériser l'influence de l'âge et du sexe des participants sur les patrons de réponse subjective, physiologique et neuronale de peur. Cinquante-trois adolescents en bonne santé mentale (âge moyen = 13.5 ans; 43% garçons) ont été recrutés. Cette étude a permis de soulever des différences entre les sexes lors du conditionnement différentiel de la peur, soit un traitement descendant plus important chez les garçons en comparaison aux filles. De plus, le début de l'adolescence a été associé à un traitement descendant moins efficace sur les RED et sur les niveaux d'activation dans l'amygdale lors de l'extinction. Enfin, le développement de ces capacités différerait entre les garçons et les filles au cours de l'adolescence, suggérant différentes fenêtres de vulnérabilité aux troubles anxieux selon le sexe. L'objectif de la deuxième étude était d'examiner le fonctionnement du circuit neuronal de la peur en lien avec l'anxiété et le risque de développer un trouble d'anxiété à l'adolescence. Au total, 80 jeunes et leur(s) parent(s) ont été recrutés, soit: a) 23 jeunes présentant un trouble d'anxiété actuel; b) 25 jeunes en bonne santé mentale, mais dont un parent présente un trouble d'anxiété présent ou passé (groupe à risque); et c) 32 jeunes en bonne santé mentale de parents en bonne santé mentale. En comparaison aux jeunes témoins qui ont manifesté une bonne régulation de leurs niveaux subjectifs de peur, de leurs RED et de leur circuit neuronal de la peur, les jeunes anxieux ont montré un traitement descendant déficitaire causant des réponses de peur exagérées et la persistance de ces réponses dans le temps, tant pour la condition expérimentale menaçante que sécuritaire. Chez les jeunes à risque, des marqueurs neuronaux de résilience aux troubles anxieux ont été identifiés lors du conditionnement de la peur, notamment dans l'amygdale et le CPF dorso-latéral. Bien que les jeunes à risque d'anxiété ne présentent pas de troubles d'anxiété, les systèmes impliqués dans le traitement de la menace et dans la régulation émotionnelle montrent néanmoins certaines altérations, soit un traitement descendant sous-optimal lors du conditionnement et une courte persistance des RED à l'extinction, lesquelles représentent des marqueurs de risque aux troubles anxieux. Cette thèse contribue à l'avancé des connaissances dans le domaine des neurosciences développementales. Les résultats contribuent à stimuler l'intérêt clinique pour les populations pédiatriques à risque de développer un trouble intériorisé et à fournir des pistes intéressantes pour le développement d'études ultérieures sur le conditionnement et l'extinction de la peur.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : population pédiatrique, adolescence, développement, population à risque, anxiété, conditionnement différentiel de la peur, extinction de la peur, imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, réponses électrodermales.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Saint-Amour, Dave |
Mots-clés ou Sujets: |
Peur -- Aspect physiologique / Réseaux neuronaux (Neurobiologie) / Adolescents -- Santé mentale / Anxiété chez les jeunes / Troubles anxieux -- Facteurs de risque |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
15 oct. 2018 07:43 |
Dernière modification: |
15 oct. 2018 07:43 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11713 |