Plourde, Annik
(2018).
« Les effets du stress psychologique aigu et du stress psychologique chronique sur les réponses physiologiques des asthmatiques » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
La présente thèse doctorale a pour objectif d'explorer les mécanismes physiologiques sous-jacents à la relation entre le stress psychologique et l'exacerbation de l'asthme. Plus particulièrement, elle s'intéresse à l'impact du stress psychologique aigu et du stress psychologique chronique sur les réponses physiologiques d'asthmatiques en soins tertiaires. Cette thèse se compose de cinq chapitres. Le premier chapitre constitue l'introduction générale et vise à faire un bilan des connaissances sur l'asthme et le stress psychologique ainsi qu'à discuter des limites associées aux écrits scientifiques actuels. Les deuxième, troisième et quatrième chapitres présentent les trois articles scientifiques réalisés dans le cadre de cette thèse. Enfin, le cinquième chapitre est la discussion générale de cette thèse. Ce dernier chapitre tente de faire un bilan des résultats généraux des articles présentés, d'exposer les implications cliniques et les considérations méthodologiques de la présente thèse, et de proposer de futures pistes de recherche. Le premier article est une revue systématique qui a pour but de faire une synthèse des résultats des études ayant évalué l'impact du stress psychologique aigu induit en laboratoire sur les réponses physiologiques d'asthmatiques. Les résultats de cette revue mettent en lumière que peu d'études ont évalué l'impact du stress psychologique aigu de type passif sur les réponses physiologiques d'asthmatiques et qu'il semble n'y avoir aucune étude ayant évalué l'impact du stress psychologique aigu de type passif sur les réponses immunitaires et sur le cortisol. Ceci étant dit, cette revue permet également de constater que le stress aigu de type passif semble avoir un impact délétère immédiat sur les voies respiratoires puisqu'il est associé à une augmentation de la fréquence respiratoire et de la résistance des voies aériennes. Quant au stress aigu de type actif, celui-ci semble avoir très peu d'effet immédiat sur le calibre des bronches, mais être associé à une augmentation des réponses inflammatoires, ce qui permet de penser que ce type de stress aigu pourrait mener à l'exacerbation des symptômes de l'asthme (ex., hyperréactivité bronchique ou obstruction des voies respiratoires) dans les quelques heures suivant son exposition. Compte tenu des limites des écrits scientifiques qui ressortent de la revue systématique, le deuxième article est une étude expérimentale qui tente de répondre à celles-ci en évaluant l'impact du stress psychologique aigu de type actif et passif induit en laboratoire sur un large éventail de réponses physiologiques (c.-à-d., respiratoires, immunitaires, cardiovasculaires, et cortisol) auprès d'un échantillon de patients asthmatiques. Les résultats de cette étude indiquent que le stress aigu de type actif et passif semble avoir un effet distinct sur les réponses physiologiques des asthmatiques. Plus précisément, le stress aigu de type actif est associé à un travail métabolique accru sans toutefois affecter le calibre des bronches, alors que le stress aigu de type passif est associé à une diminution du CO2, ce qui indique possiblement une rétention du CO2 alvéolaire causé par une diminution du calibre des voies aériennes ou encore une réponse d'hypocapnie – réponse physiologique connue pour induire une bronchoconstriction. Le troisième article est une étude expérimentale qui vise à explorer si la présence de stress psychologique chronique peut influencer les réponses physiologiques au stress psychologique aigu des asthmatiques. Les résultats de cette étude indiquent que les réponses physiologiques au stress psychologique aigu sont différentes chez les asthmatiques vivant un stress chronique comparativement aux asthmatiques ne vivant pas de stress chronique. Plus précisément, chez les asthmatiques vivant un stress chronique, le stress aigu de type passif est associé à une diminution des réponses cardiovasculaires et de la consommation d'oxygène et le stress aigu de type actif est quant à lui associé à une augmentation des réponses ventilatoires ainsi qu'à un patron de réponses cardiovasculaires plutôt inconsistant. En ce qui concerne les asthmatiques ne vivant pas de stress chronique, ceux-ci présentent des réponses physiologiques similaires aux deux types de stress aigu, c'est-à-dire une augmentation des réponses ventilatoires et cardiovasculaires. Dans l'ensemble, ces résultats permettent d'illustrer que le stress psychologique aigu et le stress psychologique chronique peuvent affecter les réponses physiologiques des asthmatiques et de mieux comprendre les mécanismes physiologiques sous-jacents à la relation entre le stress psychologique et l'exacerbation de l'asthme. Du même coup, ils mettent en évidence l'importance de prendre en considération le rôle joué par le stress psychologique dans la maîtrise de l'asthme lors de la prise en charge des patients asthmatiques et d'offrir des traitements mieux adaptés aux patients vivant du stress psychologique.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Asthme, Stress psychologique aigu, Stress psychologique chronique, Symptômes dépressifs, Réponses physiologiques.