Gagnon, Katia
(2018).
« L'apnée obstructive du sommeil : identification des personnes âgées susceptibles de déclin cognitif anormal » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
L'apnée obstructive du sommeil (AOS) augmente le risque de trouble cognitif léger et de démence chez les individus âgés. Dans ce contexte, l'identification des patients apnéiques susceptibles de déclin cognitif pourrait améliorer les pratiques cliniques. Les travaux de cette thèse ont pour objectif d'évaluer l'efficacité d'outils cliniques permettant d'identifier les individus risquant de présenter un déclin cognitif anormal dans un échantillon d'apnéiques âgé de 55 ans et plus. Le premier article (Chapitre 1) est une revue de littérature sur la pathophysiologie de l'AOS, les dysfonctions cognitives qui lui sont associées, de même que les mécanismes et marqueurs (électroencéphalographie et neuroimagerie) liés à ces dysfonctions. L'efficacité du traitement par pression positive continue afin d'améliorer les atteintes cognitives est discutée. Les récents résultats concernant la relation entre l'AOS et le risque de déclin cognitif anormal sont finalement abordés. Le second article (Chapitre II) a pour objectif de vérifier si la plainte cognitive subjective est un outil utile pour identifier les apnéiques risquant de présenter un déclin cognitif anormal. Elle vise à déterminer si la sévérité de l'AOS contribue à la plainte cognitive, mais aussi à explorer le lien entre la plainte cognitive subjective et l'atteinte cognitive objective. Cinquante-sept participants apnéiques et 54 non-apnéiques âgés de 55 à 85 ans ont effectué une nuit d'enregistrement polysomnographique suivie d'une évaluation neuropsychologique. Ils ont rempli des questionnaires évaluant l'humeur, la qualité du sommeil et la perception de leur fonctionnement cognitif. Nos analyses ont révélé que la sévérité de l'AOS (p. ex. index respiratoire, saturation en oxygène et fragmentation du sommeil) ne contribuait pas significativement à la sévérité de la plainte cognitive subjective. En fait, des scores plus élevés aux questionnaires portant sur l'humeur et la qualité du sommeil, contribuait significativement à augmenter la plainte cognitive. Les analyses ont aussi montré que les participants apnéiques ne sont pas en mesure de bien évaluer leur fonctionnement cognitif objectif. En effet, nous avons trouvé que, parmi les participants sans déficit cognitif objectif, les apnéiques rapportaient plus de plaintes cognitives comparativement aux non-apnéiques. Inversement, parmi les participants avec des déficits cognitifs objectifs, les apnéiques rapportaient moins de plaintes cognitives comparativement au non-apnéiques. Le troisième article (Chapitre III) a pour but de comparer les propriétés psychométriques du Montreal Cognitive Assessment (Nasreddine et al., 2005) et du Mini-Mental State Examination (Folstein, Folstein, & McHugh, 1975) pour détecter le trouble cognitif léger dans un échantillon de participants apnéiques et non-apnéiques âgés de 55 ans et plus. L'étude cherchait aussi à déterminer si l'écart de validité entre les tests de dépistages pouvait être attribuable à une différence à propos du sous-type de trouble cognitif léger (amnésique ou non-amnésique; domaine simple ou multiple). Soixante-sept participants apnéiques et 64 non-apnéiques ont effectué une évaluation neuropsychologique, ainsi qu'une nuit d'enregistrement polysomnographique. Les résultats ont révélé que, chez les non-apnéiques, les deux tests avaient une validité discriminante similaire. Cependant, chez les participants apnéiques, le Montreal Cognitive Assessment s'est montré supérieur au Mini-Mental State Examination pour identifier les apnéiques ayant un trouble cognitif léger. En fait, le Mini-Mental State Examination ne devrait pas être utilisé pour dépister les troubles cognitifs chez les apnéiques. Nos analyses des différences de sous-types de trouble cognitif léger entre les apnéiques et les non-apnéiques se sont révélées non significatives. Des analyses supplémentaires sur chaque test neuropsychologique ont révélé que les non-apnéiques ayant un trouble cognitif léger avaient un score significativement plus bas au Test de Dénomination de Boston comparativement aux non-apnéiques sans trouble cognitif léger. Cette différence n'a pas été observée dans le groupe d'apnéiques. Ce résultat pourrait expliquer la validité plus élevée du Mini-Mental State Examination chez les non-apnéiques. Les implications théoriques et cliniques de ces résultats seront discutées dans le dernier chapitre de la thèse (Chapitre IV).
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Apnée obstructive du sommeil, cognition, neuropsychologie, plainte cognitive subjective, trouble cognitif léger, Montreal Cognitive Assessment, Mini-Mental State Examination, vieillissement.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Gagnon, Jean-François |
Mots-clés ou Sujets: |
Syndromes des apnées du sommeil / Trouble cognitif léger / Dépistage / Vieillissement cognitif / Comorbidité |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
25 sept. 2018 11:57 |
Dernière modification: |
25 sept. 2018 11:57 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11651 |